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Un touche-à-tout qui avait du génie
Il y a un an, presque jour pour jour, je mettais en ligne en hommage au talent exceptionnel de parolier de Bernard Dimey, quelques-unes des chansons nées de sa plume. Bernard Dimey est ce poète et parolier français, né le 16 juillet 1931 à Nogent, petit village de l’est de la France. Sa mère y est coiffeuse à domicile, son père ouvrier ciselier. Artiste aux expressions multiples, il touche à la radio, au journalisme, écrit dans la revue Esprit, s’intéresse à la peinture (sous le pseudonyme de « Zelter ») tant et si bien qu’il fait de la Butte Montmartre, vingt-cinq ans durant, son lieu de vie, d’observation et de travail. Sa poésie autant que ses chansons seront appréciées par les plus grands. Ses clients s’appellent Yves Montand, Charles Aznavour, Serge Reggiani, Henri Salvador, Patachou, Juliette Gréco, Les Frères Jacques, Zizi Jeanmaire, Mouloudji, Jean-Claude Pascal,,.(1)
Bernard Dimey
Je vous propose aujourd.hui d’écouter un autre texte, d’une très grande beauté, né de la plume de Bernard Dimey et qui a été, cette fois, mis en musique et chanté par le regretté Jacques Marchais. Cette chanson est d’abord parue sous forme d’un 45 tours qui a valu le Grand Prix de l’Académie Charles Cros à son interprète, puis elle a été rééditée dans un long-jeu sous le titre « Récital n°2 de Jacques Marchais ».
Jacques Marchais: un grand interprète de chansons poétiques
Il ne m’a été facile de retrouver la trace du musicien, compositeur et interprète qu’a été Jacques Marchais. Malheureusement, sa voix grave et chaude et quelques gravures de ses chansons, sont les seuls vestiges qu’il nous reste de cet homme qui a pourtant apporté beaucoup à la chanson française.
Né le 1er août 1935 à Tours, Jacques Marchais, est comédien, poète, musicien, chanteur. Il a commencé à chanter à La Colombe comme tant d’autres (Guy Béart, Raymond Lévesque, Pia Colombo etc…). Il obtiendra à plusieurs reprises le grand prix du disque de l’Académie Charles Cros et il fera de nombreuses tournées en Europe et aux Etats-Unis. Il fut, sans contredit, une figure marquante de Saint Germain-des- Prés au cours des années 60 et l’un des piliers du cabaret « La Contrescarpe ». En 1973, Jacques Marchais enregistrera même un disque de treize chansons du poète de Natashquam, Gilles Vigneault.
Jacques Marchais est mort en 2006 et nul n’a malheureusement, repris ou réédité, son imposante discographie. L’entendre chanter « Sortilèges » de Bernard Dimey est donc pour nous, en quelque sorte, un devoir de mémoire.
(1) Source: Poète et parolier
Jacques Marchais – Sortilèges
Sortilèges
Paroles de Bernard Dimey et musique de Jacques Marchais
Dans les jardins de ma mémoire,
Sur les eaux calmes d’un étang
Où les licornes viennent boire
J’ai vu tes yeux se reflétant.
J’en redoute les sortilèges
Et ne m’approche qu’en tremblant
Pour mieux me laisser prendre au piège
Que j’ai redouté si longtemps.
Au jardin de la Mandragore
Je m’aventure chaque nuit,
Me promenant jusqu’à l’aurore
Malgré ton ombre qui me suit.
L’oiseau phénix au vol superbe
Peut disparaître et revenir,
Ses cendres répandues dans l’herbe
De toi me font ressouvenir.
Au jardin bleu des espérances
J’ai vu danser les paons de nuit
Sur les arpèges du silence
Où vient se perdre mon ennui.
Mais au premier souffle de brise
Le son de ta voix me revient
Et le songe soudain se brise,
De notre amour ne reste rien.
Lire la biographie de Bernard Dimey
Autres suggestions d’écoute sur le blogue « J’ai la mémoire qui chante » :
- Serge Reggiani – Si tu me payes un verre
- Bernard Dimey – Les amants de ma femme
- Dominique Dimey – Chanson pour Bernard
- Jacques Debronckart – Bernard DIMEY
- René Guy Cadou – Testament
- Giani Esposito – Le Clown
- Boby Lapointe – Méli-mélodie
- Henri Tachan – On Ne retombe Jamais En Enfance
- Rendez-vous (Stanislas) – Ricet Barrier
- Cora Vaucaire – Trois petites notes de musique
- Luc Bérimont – Madame à minuit (Noël)
- Juliette Gréco – Si tu t’imagines
- Cora Vaucaire – La complainte de la butte
- Pia Colombo – Un soir de mai
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Chansons françaises des années 50 et 60
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j’ai connu Jacques Marchais au Club Med… Jacques chantait tous les soirs sur la plage au grand régal des vacanciers..il connaissait plus de 300 chansons…et je l’ai retrouvé à la Contrescarpe chez Arlette Reiner ! j’ai encore une photo de son mariage.il a été le témoin au mien … que de souvenirs .. quel talent il nous a quitté trop tôt comme B. Haller et les autres..
Je découvre avec bonheur la voix et la poésie de Jacques Marchais, un grand merci.
Commentaire envoyé par Jean-Claude Poirier relativement à cet article:
Message: « J’adore Jacques Marchais. Il chantait aussi de Luc Bérimont sous une musique de Lise Médini dont « La cinquantaine » aussi chantée aussi par Marc Ogeret, ami ou collègue de Jacques… »
Ce qu’on sait moins, c’est que Jacques Marchais a participé, avec Jacqueline Danno (qui mériterait que vous lui consacriez une rubrique sur votre site) à l’enregistrement d’un fameux disques de chansons révolutionnaires en 68 : « Pour en finir avec le travail », avec des titres de Guy Debord ou Étienne Roda-Gil :
Voir ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pour_en_finir_avec_le_travail
Magnifique, cet album !
En effet Jean-Claude, Jacques Marchais qui fut l’un de mes proches amis, a enregistré deux des poèmes de Luc Bérmont que j’ai mis en musique, La Cinquantaine et Je suis plus près de toi.
Il a également gravé un très beau poème que Roger Riffard m’avait offert de mettre en musique, Mirage, dont Jacques nous a une superbe interprétation.
Salut à touTEs et merci à toi, Pierre pour cet excellent site, florilège de la chanson des années 60.
«Sur les arpèges du silence
Où vient se perdre mon ennui»….
Que c’est bien dit…
Que la poésie a le don de transcender l’infinie tristesse
que nous inflige la vie.
Merci Pierre, de cette nourriture que tu nous offres pour nous sustenter.
Loïse
On présente souvent la chanson comme un art mineur. Ce texte de Dimey nous démontre le contraire. Une très grande chanson…
Quelques personnes m’ont contacté pour connaître d’autres titres de chansons chantées par Jacques Marchais. En voici une, évidemment plus connue, puisqu’elle a été largement popularisée par Ferré et Marc Orgeret, sur un poème de Louis Aragon dédié à Elsa Triolet et admirablement mis en musique par Léo Ferré.
Comme je le soulignais dans mon texte, ces enregistrements de Jacques Marchais, qui remontent aux années 60 n’ont jamais été réédités.
jacques marchais c est du bonbon…quelle belle trouvaille et sonorité de vinyle grandiose…merci à tous
Bonjour Pierre,
Je viens juste de remarquer que dans la liste des clients ne figure pas la grande… non ! l’immense Zizi Jeanmaire. J’ignore s’il lui a écrit d’autres chansons mais rien que « Mon truc en plumes » lui vaudrait déjà la reconnaissance éternelle des amoureux de la chanson française.
Bonjour Yves
Cette énumération des interprètes des chansons de Bernard Dimey est extraite d’un bout de texte publiés sur le site « Poète et parolier« . Mais tu as raison de la mentionner, Zizi Jeanmaire est souvent oubliée; j’ai donc fait l’ajout au paragraphe en question.