Fréhel
Fréhel (1891-1951) – Interprète, Actrice
Fréhel (Marguerite Boulc’h) est née à Trégastel, en Bretagne, elle chante dès l’âge de cinq ans dans les rues et les cafés. A 15 ans, alors qu’elle travaille dans une pharmacie, elle est remarquée par la Belle Otéro. Elle fait ses débuts sur scène à L’Univers, sous le nom de Pervenche, titre d’une de ses chansons. Sa beauté, sa voix prenante et son style austère de goualeuse lui assure rapidement le succès.
De cafés-concerts en music-halls, elle devient une des artistes de renom du Paris de la Belle Epoque, avec des titres comme « Le Grand frisé » ou « Sur la Riviera », composé pour elle par Léo Daniderff. Extravagante et noceuse, elle mène alors la grande vie. Sur scène, il lui arrive de rudoyer le public, qui en redemande. Elle se lie d’amitié avec Damia et entretient une liaison avec Maurice Chevalier. Fréhel s’exile alors en Russie, puis échoue à Constantinople.
Près de dix ans plus tard, en 1922, elle rentre à Paris, bouffie, vieillie et méconnaissable. Tout le monde l’a oubliée, on la croyait morte. Mais sa voix est intacte. Commence alors pour elle une nouvelle carrière, qu’elle débute en 1923 à l’Olympia, avec un succès mitigé. Petit à petit, elle retrouve son public : en 1926 à l’Apollo, en 1933 à l’Alcazar de Paris, en 1937 et 1938 à l’ABC, dans une revue avec Mayol et Lys Gauty, en 1940 au Concert Pacra, en 1942 à l’Européen, en 1943 à l’Alhambra. On l’envoie chanter pour les prisonniers français en Allemagne.
Parallèlement, elle entreprend une carrière au cinéma : on l’y voit surtout pour de courtes apparitions, l’occasion d’une chanson, dans des rôles qui correspondent à son image et à son physique : tenancière de bar ou de bordel, ancienne vedette noyée dans ses souvenirs, comme cette chanteuse de la Casbah dans Pépé le Moko de Julien Duvivier (1936), qui interprète « Où est-il donc » de Vincent Scotto. Dans Coeur de lilas de Anatole Litvak en 1931, elle interprète « La Môme caoutchouc » avec Jean Gabin. Un de ces emplois au cinéma (Une Java de Claude Orval) lui donne un de ses titres les plus célèbres : « La Java Bleue » (1938).

Fréhel (1911)
Une des grandes interprètes de la chanson réaliste
Avec sa voix un peu rauque et son répertoire peuplé de filles de rue et d’amants qui s’en vont, Fréhel reste une des grandes interprètes de la chanson réaliste. Elle a également chanté quelques titres comiques (« Tel qu’il est »).
Elle finit ses jours dans le quartier Pigalle, dans la misère, la déchéance et l’alcool. Peu avant sa mort, un gala organisé en sa faveur tourne à la catastrophe : son état de santé ne lui permet plus de chanter.
Source: Le Hall de la chanson
Chanson(s) de Fréhel à écouter :
Les chansons « classiques » de son répertoire:
- J’ai l’cafard (1927)
- La Valse des coups de pieds au… boum (1927)
- L’Obsédé (1930)
- Pauvre grand (1930)
- Sous la blafarde (1930)
- Comme un moineau (1930)
- Comme une fleur (1931)
- La Coco (1931)
- Quand on a trop de cœur (1931)
- La Chanson du vieux marin (1931)
- À la dérive (1931)
- Musette (1932)
- Le Grand Léon (1933)
- C’est un mâle (1933)
- Si tu n’étais pas là (1934)
- La Peur (1935)
- Il encaisse tout (1935)
- Il est trop tard (1935)
- Où sont tous mes amants ? (1935)
- Rien ne vaut l’accordéon (1935)
- La Valse à tout le monde (1936)
- Le Fils de la femme poisson (1936)
- Les filles qui la nuit … (1936)
- Maison louche (1936)
- Tel qu’il est (1936)
- Et v’la pourquoi (1936)
- Pépé le moko (1936)
- Sous la flotte (1936)
- Tout change dans la vie (1936)
- C’est un petit bal musette (1936)
- Pleure (1937)
- Derrière la clique (1938)
- L’Amour des hommes (1938)
- La Chanson des fortifs (1938)
- La Môme Catch-catch (1938)
- Ohé ! les copains ! (1939)
- La Der des der (1939)
- La Java bleue (1939)
- Sans lendemain (1939)
un grand merci à Max Ollier pour les infos données sur Fréhel !
J’ai découvert par hasard cette voix merveilleuse d’une chanteuse tombée dans l’oubli.
Piaf l’a imitée et a gagné une gloire immortelle. Malheureusement, pas Fréhel…
Je voudrais trouver des chansons de la Belle Epoque chantées par Fréhel à l’époque où elle se faisait appeler La pervenche.
Je voudrais trouver aussi une (ou plusieurs) biographie(s) de cette chanteuse dont la voix, les paroles et le destin m’ont fort émue.
Il existe deux enregistrements de 1909, édités dans les années 90 par « Chansophone ». Le disque n’est plus disponible dans les commerces, mais on peut encore les trouver dans les médiathèques et bibliothèques. Ce sont les seuls enregistrements de l’époque. Après, ce sont des partitions… reste à trouver celui ou celle qui les chantera!
Pour les biographies, il en existe, mais plus éditées non-plus: « Fréhél » par Nicole et Alain Lacompbe… ou son autobiographie publié en sous forme de feuilleton dans « Point de vue, Images du monde ». Consultable en microfilm, à la BNF…
A noté, deux romans inspirés de sa vie: « La java des mendiants » de Eric Lebreton, et « Le vent dans ma bouche » de Violaine Schwartz.
Je monte un spectacle sur son répertoire et j’ai eu bien du mal à trouver ces infos… alors autant les partager!
Pour les curieux: http://www.max-ollier.fr
Fréhel et aussi Berthe Silva deux magnifique chanteuse qui ne serons jamais au jamais égalée d’une part pour leur magnifique voix et leurs chansons qui au moins veulent dire quelque chose (chose de la vie ) que l’on ne retrouve pas dans n’importe quel chant d’aujourd’hui (vive la chanson d’hier )
BRAVO A FREHEL BERTHE SILVA DAMIA ET LES AUTRES BELLE CHANTEUSE DE SES EPOQUE .
la première grande chanteuse de blues musette … typiquement français … immense personnalité , immense voix qui nous émeut toujours 60ans après .
Oui vous avez tout à fait raison de le souligner… la voix de Fréhel possède cette très rare qualité que bien peu de chanteurs possèdent, celle d’émouvoir.
Ne manquez surtout pas la publication de la merveilleuse chanson de Fréhel « Où est-il donc » dimanche le 20 février prochain. J’y présente notamment une vidéo où l’on voit Fréhel interpréter sa chanson (extrait du film Pépé le Moko).