Des « Ponts et Chaussée » à la chanson
C’est au Caire, en Égypte, que naÎt Guy Béart – de son vrai nom Guy Béhart-Hasson – le 16 juillet 1930. Sa famille est juive et ses parents ont des racines espagnoles, suisses et russes. Il est le père de l’actrice Emmanuelle Béart.
Lorsqu’il débarque à Paris en 1947, Guy Béhart s’inscrit à l’École Nationale de Musique. Plutôt doué, il joue de nombreux instruments avec un faible pour les cordes. Mais parallèlement, il intègre tout aussi brillamment l’École Nationale des Ponts et Chaussées, une des plus fameuses écoles françaises d’ingénierie. Il en ressort diplômé et spécialisé dans le béton.
C’est donc, comme ingénieur des Ponts et Chaussées qu’il commence sa carrière professionnelle : chanter n’est alors qu’un agréable passe-temps pour lui.. Ainsi à partir de 1954, il chante sous le nom de Guy Béart, le soir dans les cabarets de la Rive gauche de Paris, rive gauche de la Seine où sont regroupés la plupart des lieux où tout artiste se doit de passer pour se faire un nom : la Colombe, le Port du Salut, les Trois baudets ou Bobino. La chanteuse Patachou repère ce jeune homme timide dans son costume strict. Elle reprend très vite la chanson « Le Bal chez Temporel », suivie de près par Zizi Jeanmaire et Juliette Gréco qui s’approprie deux de ses chansons « Chandernagor » et « Qu’on est bien ».
« L’Eau vive »: le triomphe de la chanson dépassera largement celui du film.
Pascale Audret, aux côtés de Maurice Sarfati, dans le film de François Villiers, L’EAU VIVE (1958.
Un soir, dans les coulisses Des Trois Baudets (célèbre cabaret parisien), le cinéaste François Villiers demanda à Guy de composer la musique de son film « L’Eau vive » réalisé à partir d’un roman de Jean Giono, et qui devait être présenté fin avril 1958 au Festival de Cannes. Le triomphe de la chanson dépassera largement celui du film. La chanson du film « L’Eau Vive » sera interprétée par Béart lui-même et reprise plus tard par Colette Renard et Marcel Amont. En quelques années cette chanson deviendra un des grands classiques de la chanson française, de ceux qu’on apprend dans les écoles. Et sa chanson » L’Eau vive » resta la chanson préférée du public francophone, au point où le disque sera sans cesse réédité, causant les affres des collectionneurs qui eurent à leur disposition jusqu’à 5 pochettes différentes.
Ses textes, un rien naïfs, séduisent un large public. Et à l’instar de Georges Brassens, les mélodies de Béart sont simples à l’écoute mais souvent complexes dans leur écriture.
Et par ailleurs, en écoutant ces paroles de « l’Eau Vive », comment ne pas penser à cette « Manon des sources« , qui sera au début des années 80, interprétée par sa fille, Emmanuelle Béart ?



Guy Béart – L’Eau Vive

L’eau vive – Paroles et musique par Guy Béart
Ma petite est comme l’eau
Elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau
Que les enfants poursuivent
Courez, courez
Vite si vous le pouvez
Jamais, jamais
Vous ne la rattraperez
Lorsque chantent les pipeaux
Lorsque danse l’eau vive
Elle mène mes troupeaux
Au pays des olives
Venez, venez,
Mes chevreaux, mes agnelets
Dans le laurier,
Le thym et le serpolet
Un jour que sous les roseaux
Sommeillait mon eau vive
Vinrent les gars du hameau
Pour l’emmener captive
Fermez, fermez
Votre cage à double-clé
Entre vos doigts
L’eau vive s’envolera
Comme les petits bateaux
Emportés par l’eau vive
Dans ses yeux les jouvenceaux
Voguent à la dérive
Voguez, voguez,
Demain vous accosterez
L’eau vive n’est
Pas encore à marier
Pourtant un matin nouveau
À l’aube mon eau vive
Viendra battre son trousseau
Aux cailloux de la rive
Pleurez, pleurez
Si je demeure esseulé
Le ruisselet
Au large s’en est allé
Lire la biographie de Guy Béart
Autres chansons à écouter sur « J’ai la mémoire qui chante » :
- La Marie-Joseph – Stéphane Golmann
- James Ollivier – Je n’aime pas dormir (Jean Cocteau)
- Jehan Jonas / La Moule
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- Avec nos yeux – Gilles Vigneault / Claude Léveillée
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- Simone Bartel – A Sainte-Savine (Pierre Mac Orlan)
- La rue s’allume – (L’odeur des roses)
- Jacques Douai – L’amour de moy
- Au clair de la lune
- Jean Arnulf – Point de vue
- Aristide Bruant – A la Roquette (Alexandre Zelkine)
- Raymond Souplex – La biche au bois
- Guy Bontempelli – Ma jeunesse fout l’camp
- Charles Trenet – La mer
- FREHEL – Où est-il donc
- Edith Piaf (Gilles) – Les Trois Cloches
- Mouloudji – Un jour tu verras
- Georges Brassens – « Le Petit Cheval blanc » et « La Corde »
- Boris Vian – Le Déserteur
- Des chansons d’amour oubliées
- Verlaine – Chanson d’automne
- Pauvre Rutebeuf – Léo Ferré
- Victor Hugo – Vieille chanson du jeune temps
- Jean-B. Clément – Le temps des cerises
- Serge Reggiani – La Chanson de Maglia (Victor Hugo)
- Rimbaud – Les poètes de sept ans (Léo Ferré)
Liste complète des chansons déjà publiées
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