Pour lire les commentaires sur cet article cliquez ici
Giani Esposito: Un clown dans le désert
Mais parfois parmi nous un chant d’amour s’élève
qui guérit le malade et nous rend l’espérance,
le chant des incompris, la voix pourtant si claire
de ceux qui ont vécu, de ceux qui ont souffert
avec humilité, avec intelligence,
et un monde s’éveille où règne la lumière.
(Giani Esposito, in Amoureux et savants)
C’est une chanson qui m’a littéralement jeté par terre que je vous invite maintenant à écouter. Chanteur atypique, s’il en est un, le comédien Giani Esposito a connu son heure de gloire, à la fin des années 50, avec sa chanson « Les Clowns »(1). Avec cette voix si particulière qui se situe quelque part entre le gémissement et désespoir, il ose aborder avec sa chanson le thème universel du destin « tragique » du « comique » incompris. Luc Bérimont disait de lui : « Giani Esposito campe à l’ultime frontière reculée de la chanson« .
L’éternel second rôle du cinéma français
Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas Giani Esposito, rappelons que Gianni Sandro Esposito est né en1930 en Belgique, d’une mère française et d’un père italien. En tant que comédien, il devient, dès 1952, l’un des éternels seconds rôles du cinéma français (notamment dans French Cancan). Lors de ses débuts dans la chanson, il passe à La Rose Rouge et à L’Écluse. Le succès vient avec sa chanson Le Clown en 1957. Plus tard, au début des années 70, il fait la rencontre Ersie Pittas, la nièce du metteur en scène grec Cacoyannis (réalisateur de Zorba le Grec) qui étudie à Paris l’histoire de l’art et la danse. Il quitte son épouse Pascale Petit et sa fille Douchka Esposito pour s’installer avec Ersie dans un studio à Saint-Germain-des-Prés. Ils montent ensemble un spectacle dans lequel il dit des poèmes et chante tandis que Ersie danse. Ils seront d’ailleurs en tournée pendant près de deux ans avec ce spectacle. Atteint d’une hépatite virale, Giani Esposito meurt, prématurément, le 1er janvier 1974 à Neuilly-sur-Seine à l’âge de 43 ans.
Quatre interprétations bouleversantes
Je vous propose, ci-dessous, quatre interprétations de cette magnifique et émouvante chanson. La première, cela va de soi, par son auteur à la voix si particulière Giani Esposito. Ensuite, qui d’autre que Raymond Devos pouvait se permettre d’interpréter cette chanson en se l’appropriant et en l’intégrant dans ses spectacles; nous l’écouterons donc dans une vidéo qui reprend en fond de scène quelques uns de ses numéros les plus connus. Ensuite une très, très, belle interprétation, en audio seulement, de la même pièce chantée cette fois par une voix féminine, en l’occurrence, la chanteuse française (et première épouse de Jean Ferrat), Christine Sèvres.Et enfin, grâce à ce cher Melocoton toujours aussi prodigue dans ses commentaires et ses suggestions d’écoute, je ne peux résister à l’idée d’ajouter la version chantée par la douce Angélique Ionaltos dont l’interprétation est tout simplement bouleversante.
Source: Giani Esposito
Giani Esposito, La traversée de l’absolu
________________________________________________________________________________________________
(1) La version originale de la chanson s’intitulait « Les Clowns » au pluriel mais son titre est le plus souvent cité au singulier
« Les Clowns » (1957) (1)
Par Giani Esposito (1930-1974).
Paroles et musique de l’interprète.
Raymond Devos – « Le Clown » (1)
Le Clown – Christine Sèvres
Le Clown – Angelique Ionaltos
(Album » Comme un jardin la nuit » )
Mar 2009
Les Clowns – Giani Esposito Paroles et musique (1957)
S’accompagnant d’un doigt
ou quelques doigts
le clown se meurt
S’accompagnant d’un doigt
ou quelques doigts
le clown se meurt
sur un petit violon
et pour quelques spectateurs
sur un petit violon
et pour quelques spectateurs
Ma chè n’ha fatto de male
sta povera creatura
ma chb c’iavete da ridere
et portaije iettatura !
D’une petite voix comme
il n’en avait jamais eue
D’une petite voix comme
il n’en avait jamais eue
il parle de l’amour
de la joie, sans être cru
Se voi non comprendete
si vous ne comprenez pas
Se voi non comprendete
si vous ne comprenez pas
almeno non ridete
au moins ne riez pas !
almeno non ridete
au moins ne riez pas !
Ouvrez donc les lumières
puisque le clown est mort
Ouvrez donc les lumières
puisque le clown est mort
et vous applaudissez
admirez son effort
et vous applaudissez
admirez son effort.
Autres chansons à écouter sur le blogue « J’ai la mémoire qui chante » :
- Jacques Douai – L’amour de moy
- Jacques Marchais – Sortilèges (Bernard Dimey)
- René Guy Cadou – Testament
- Serge Reggiani – La Chanson de Maglia (Victor Hugo)
- Jacques Douai – La chanson de Tessa
- Cora Vaucaire – L’Écharpe
- Henri Tachan – On Ne retombe Jamais En Enfance
- Yves Montand – Les Feuilles Mortes
- Pia Colombo – Un soir de mai
- Ricet Barrier – Belle qui tient ma vie
- Philippe Forcioli – Vincent Van Gogh
* * *
Nous avons besoin de votre soutien !
Cliquez sur ce lien et faites un don pour nous aider à garder ce site vivant.
Abonnez-vous au site « J’ai la mémoire qui chante » et contribuez à la promotion de la grande et de la belle chanson d’expression française !
EN VOUS ABONNANT TOUT À FAIT GRATUITEMENT AU SITE « J’AI LA MÉMOIRE QUI CHANTE », VOUS NE COUREZ ABSOLUMENT AUCUN RISQUE sauf celui d’être informé, dès la parution d’une nouvelle chanson !
Pour ce faire, il vous suffit tout simplement d’entrer votre adresse courriel (votre email) en utilisant le formulaire d’abonnement que vous trouverez, au bas de la présente page !
Si vous aimez les chansons de mémoire, vous pouvez aussi vous joindre au groupe Facebook « J’ai la mémoire qui chante » où des amoureux de la grande chanson d’expression française, comme vous, échangent, discutent et proposent quotidiennement l’écoute de chansons ayant laissé leur marque dans nos souvenirs.