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« Je tremble, je me lève et je tournoie dans ma chambre, est-ce grave, docteur… ! »
Vo ici une chanson forte ayant profondément marqué l’imaginaire de la chanson d’expression française. Une chanson qui a transcendé son seulement son époque mais qui, encore aujourd’hui (il y a tout de même cinquante années de passées), constitue une référence dans la puissance d’écriture et d’évocation d’une chanson.
« Je tremble, je me lève et je tournoie dans ma chambre, est-ce grave, docteur… ! » J’ai lu cette phrase en commentaire sous la chanson « Amsterdam » interprétée par Jacques Brel et à écouter l’intensité de son interprétation, on comprend facilement l’effet marteau de cette chanson. Une véritable coup de poing au cœur sur un thème à priori peu évocateur (un site portuaire à forte densité industrielle).
Brel compose sa chanson « Amsterdam » en 1964 et il choisit de retenir comme trame musicale, le thème de la chanson traditionnelle « Greensleeves« dont il modifie le tempo en lui collant des paroles qui sont aux antipodes de la chanson originale. Jacques Brel ne fera jamais fait d’enregistrement studio de cette chanson, et seule la version « en public » de l’album Olympia 1964, est aujourd’hui disponible.
Une chanson que Brel n’aimait pas ?
On raconte que Jacques Brel n’aimait pas cette chanson mais rien ne vient confirmer cette légende. Sauf peut-être le fait que « Amsterdam » fut choisie par Brel comme chanson d’ouverture de son concert à l’Olympia, le 16 octobre 1964. Or, il est courant de parler de chanson sacrifiée dans le milieu, dans la mesure où elle permet aux techniciens et au chanteur de procéder aux ultimes réglages. Pourtant, ce fut une véritable ovation que le public lui réserva ce soir-là.
Amsterdam devint donc instantanément un immense succès, une chanson quasi incontournable lors de ses concerts suivants, caractérisée par le «crescendo brélien» (progression dramatique dans l’écriture et l’interprétation). Jacques Brel qui ne faisait pourtant jamais de rappel en concert, fit une seule exception à cette règle durant toute sa carrière – c’est Jean Corti l’accompagnateur de Jacques Brel qui le raconte – en reprenant la chanson « Amsterdam » à la demande du public moscovite lors d’une tournée en Union soviétique en 1965.
Voici donc l’extraordinaire chanson « Amsterdam » interprétée avec beaucoup d’émotions par Jacques Brel lors de son passage à l’Olympia en 1964.
Source: Wikipedia
Amsterdam – Jacques Brel (1964)
Mortimer Shuman chante Amsterdam de Brel
Je suis de ceux qui ignoraient totalement que Mortimer Schuman avait interprété, au cours de sa carrière, des chansons de Brel. Mort Shuman – pour ceux dont la mémoire s’est enrayée – est l’auteur et l’interprète de chansons inoubliables comme « Le Lac Majeur » et « L’Accordéon Naufrageur ». Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’il existait un enregistrement devant public de Shuman interprétant la chanson « Amsterdam ». Il s’agit de la version anglaise de la chanson de Brel mais l’interprétation qu’en donne Mortimer Schuman, tout en étant bien différente de celle de Brel, mérite vraiment qu’on s’y attarde. Une véritable découverte…
Amsterdam (ver. anglaise) chantée par Mortimer Schuman (1978)
Amsterdam (paroles de Jacques Brel, musique trad.)
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la Lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le coeur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D’un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s’entendre rire
Jusqu’à ce que tout à coup
L’accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fière
Ils ramènent leur batave
Jusqu’en pleine lumière
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d’Amsterdam
De Hambourg et d’ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam.
Lire la biographie de Jacques Brel
Autres chansons de Brel à écouter sur le site « J’ai la mémoire qui chante » :
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- Jacques Brel – Quand on a que l’amour
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Quelques autres chansons à écouter sur « J’ai la mémoire qui chante » :
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- Jean-Marie Vivier, un auteur-interprète méconnu
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- Simone Bartel – A Sainte-Savine (Pierre Mac Orlan)
- La rue s’allume – (L’odeur des roses)
- Jean Arnulf – Point de vue
- Aristide Bruant – A la Roquette (Alexandre Zelkine)
- Guy Bontempelli – Ma jeunesse fout l’camp
- Charles Trenet – La mer
- FREHEL – Où est-il donc
- Mouloudji – Un jour tu verras
- Georges Brassens – « Le Petit Cheval blanc » et « La Corde »
- Boris Vian – Le Déserteur
- Des chansons d’amour oubliées
- Verlaine – Chanson d’automne
- Léo Ferré – Pauvre Rutebeuf
- Victor Hugo – Vieille chanson du jeune temps
- Jean-B. Clément – Le temps des cerises
- Serge Reggiani – La Chanson de Maglia (Victor Hugo)
- Serge Reggiani – Le pont Mirabeau
- Rimbaud – Les poètes de sept ans (Léo Ferré)
- Maurice Fanon – L’écharpe
- Yves Montand – Les Feuilles Mortes
- Serge Gainsbourg – La chanson de Prévert
Liste complète des chansons déjà publiées sur cette page
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