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« Crier est un remède contre les larmes. Chanter aussi, je pense ! Lorsque Tachan déboule en scène, petit et noir, étincelant comme une cassure d’anthracite, le front buté, le regard pointu, la lèvre en gouttière ; déjà en sueur, déjà écumant, j’ai chaque fois l’impression de voir surgir un tourbillon, fou furieux avant même sa sortie du torril. »
Frédéric Dard (San Antonio)
De Montréal à Paris
Henri Tachan, de son vrai nom Henri Tachdjian, né le 2 septembre 1939 à Moulins (Allier), est un auteur-compositeur-interprète français. En 1962, il part pour le Québec. Après son travail comme serveur, il se met à réciter des poèmes «Chez Clairette » à Montréal. De passage au Québec, Jacques Brel l’encourage à se lancer dans la chanson.
De retour en France, il sort son premier album chez Barclay en 1965 qui obtient le Grand Prix de l’Académie du disque. Dans le même temps, il fait le lever de rideau de Juliette Gréco à l’Olympia. En 1968, il fait la première partie d’Isabelle Aubret et de Félix Leclerc à Bobino puis celle de Pierre Perret en 1970 et de Georges Brassens en 1972, toujours dans la même salle.
Un chanteur inclassable
Chanteur inclassable, ses chansons à l’humour noir bousculent le monde du spectacle et dénoncent une vision de la « connerie » et de la bien-pensance hypocrite. Les thèmes qu’il aborde sont ceux des auteurs de ces années-là : l’armée, le clergé, les bourgeois, les médias et tant d’autres sont ainsi passés au crible de la rébellion de cette époque tout en restant d’actualité. D’autres chansons abordent des thèmes plus tendres, passant de ses coups de gueule à ses coups de cœur. Henri Tachan est absent des médias. La télévision l’ignore, certaines radios diffusent encore ses chansons mais restent très minoritaires dans l’ensemble.
Je vous propose, aujourd’hui, d’écouter l’une de ses plus belles chansons « On Ne retombe Jamais En Enfance » (dont je n’ai malheureusement pas réussi à retracer la date de création). Une chanson qui n’est pas que sur l’enfance et qui parle de la vie, du temps qui passe. Et par dessus tout, une chanson pleine d’affection et qui est un véritable baume pour le coeur !
+ Henri Tachan
La chanson à corps et à cris
Henri Tachan – On Ne retombe Jamais En Enfance
Henri Tachan – On Ne retombe Jamais En Enfance
On n’retombe jamais en enfance,
L’enfance, on l’a jamais quittée,
Ces vieux, qui vers l’hiver s’avancent,
Ont encore un pied dans l’été,
L’été de leurs grandes vacances,
Où bourdonnaient les champs de blé,
Où les longs cheveux de Laurence
S’envolaient au vent de juillet…
On n’retombe jamais en enfance,
L’enfance, je l’ai jamais quittée,
Mon vieil ours en peluche danse
Sous vos lampions d’absurdité,
Et tous mes chevaux de manège
Blancs, à la crinière argentée,
Galopent encore dans la neige
De mes noëls décapités…
On n’retombe jamais en enfance,
Ma douce, ma tiède, mon bébé,
Tous deux blottis dans le silence
De quelque berceau dérobé,
On se tête et on se balance,
Comme deux jumeaux nouveaux-nés,
Dans le jardinet de l’enfance,
Où on s’ra toujours jardiniers.
Quelques célébrités ont rendu hommage à Tachan:
- « Le lion est lâché ! Ecoutez-le rugir… Celui-là rugit fort et rugira longtemps... » Ecrit Jacques Brel comme postface à son premier Album en 1965.
- « Crier est un remède contre les larmes. Chanter aussi, je pense ! Lorsque Tachan déboule en scène, petit et noir, étincelant comme une cassure d’anthracite, le front buté, le regard pointu, la lèvre en gouttière ; déjà en sueur, déjà écumant, j’ai chaque fois l’impression de voir surgir un tourbillon… » (Frédéric Dard)
- « D’abord Tachan, il est jamais d’accord ! Il critique tout. Les curetons, il a du mal à les encadrer ! Il fait comme Brel, il raille les bourgeois, il est pas patriote pour deux ronds . . . De là à dire qu’il aime pas la guerre, y a qu’un pas ! Il fait de la provoc systématique, il profère des gros mots, on se demande s’il le fait exprès… » (Pierre Perret)
- « J’aime Tachan, insolent, triomphant. Il cogne, il mord, il ravage, il saccage, il taille en pièces, il poignarde en plein cœur… Il aime, je l’aime. » (Serge Reggiani)
Autres chansons sur l’enfance à écouter sur le site « J’ai la mémoire qui chante »
- Guy Bontempelli – Ma jeunesse fout l’camp
- Claude Léveillée – Frédéric
- Victor Hugo – Vieille chanson du jeune temps
- Raymond Souplex – La biche au bois
- Pierre Ménoret – Oh les enfants, ma mie !
- Boby Lapointe – La Maman des poissons
- Rimbaud – Les poètes de sept ans (Léo Ferré)
- Edith Piaf (Gilles) – Les Trois Cloches
- Guy Béart – L’eau vive
- St-Denys Garneau – Portrait
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