Brassens Georges


georgesBrassens mit en musique et interpréta, en s’accompagnant à la guitare,  plus d’une centaine de ses poèmes et ceux d’autres poètes dont Paul Fort. Il enregistra de 1952 à 1976, 14 albums et reçut le Grand Prix de poésie de l’Académie française en 1967.

Georges Brassens est né  le 22 octobre 1921 dans un quartier populaire de Sète près de Montpellier (région de Marseille). Dans la maison familiale, il est entouré de sa mère Elvira, de son père Jean-Louis, de sa demi-sœur Simone (née en 1912, du premier mariage de sa mère) et de ses grands-parents paternels, Jules et Marguerite.

Sa mère, dont les parents étaient originaires de Marsico Nuovo dans la région de Basilicate en Italie du sud, est une catholique d’une grande dévotion. Son père, entrepreneur de maçonnerie, est un homme paisible, généreux, libre-penseur, anticlérical et doté d’une grande indépendance d’esprit. Deux caractères très différents, qu’une chose réunit : le goût de la chanson. D’ailleurs, tout le monde chante à la maison. Sur le phonographe : les disques de Mireille, Jean Nohain, Tino Rossi ou Ray Ventura et ses Collégiens.

Selon le souhait de sa mère, Georges commence sa scolarité, à l’âge de quatre ans, dans l’institution catholique des sœurs de Saint-Vincent. Il en sort deux ans après pour entrer à l’école communale, selon le désir de son père. À 12 ans, il entre en sixième au collège. Georges est loin d’être un élève studieux. Il préfère les jeux, les bagarres, les bains de mer et les vacances. Afin que son carnet de notes soit de meilleure qualité, sa mère lui refuse les cours de musique. Il ignorera donc tout du solfège mais cela ne l’empêche pas d’écrire déjà des chansonnettes.

Grâce à son professeur de français, Alphonse Bonnafé, alias « le boxeur ». L’adolescent s’enhardit pour lui soumettre quelques-uns de ses bouts rimés. Loin de le décourager, l’enseignant lui conseille plus de rigueur et l’intéresse à la technique de versification et à l’approche de la rime. À la poésie et à la chanson populaire s’ajoute sa passion pour les rythmes nouveaux venus d’Amérique qu’il écoute à la TSF : le jazz. En France, Charles Trenet conjugue tout ce qu’il aime. Il sera un modèle.

Mauvaise réputation

Son intérêt croissant pour la poésie ne lui ôte pas le goût pour les « 400 coups ». À 17 ans, il s’implique, au printemps 1938, dans une fâcheuse aventure. Dans le but de se faire de l’argent de poche, la bande de copains dont il fait partie commet quelques larcins. Par facilité, les proches en sont les principales victimes.  Ces cambriolages répétés mettent la ville en émoi. Lorsque la police arrête enfin les coupables, l’affaire fait scandale. Indulgent, Louis Brassens ne lui adresse aucun reproche quand il va le chercher au poste de police. Pour saluer l’attitude de son père, il en fera une chanson : Les Quatre bacheliers « Mais je sais qu’un enfant perdu […] a de la chance quand il a, sans vergogne, un père de ce tonneau-là ».

Pour sa part, cette mésaventure se solde, en 1939, par une condamnation d’emprisonnement avec sursis. Il ne retournera pas au collège. Il passe l’été en reclus dans la maison (il se laisse pousser la moustache). Le 3 septembre, la guerre contre l’Allemagne est déclarée. Il pourrait devenir maçon auprès de son père mais, peine perdue, il ne se satisfait pas de cette perspective. Il persuade ses parents de le laisser tenter sa chance à Paris et fuir ainsi l’opprobre qui lui colle à la peau.

Paris sous l’occupation

En février 1940, Georges est hébergé, comme convenu avec ses parents, chez sa tante Antoinette Dagrosa, dans le XIVe arrondissement. Chez elle, il y a un piano. Il en profitera pour maîtriser l’instrument à l’aide d’une méthode, malgré sa méconnaissance du solfège. Georges passe ses journées à la bibliothèque municipale du quartier. Conscient de ses lacunes en matière de poésie, il apprend la versification et lit Villon, Baudelaire, Verlaine, Hugo et tant d’autres. Il acquiert ainsi une grande culture littéraire qui le pousse à écrire ses premiers recueils de poésie.

En février 1943, avec la complicité du gouvernement de Vichy, l’Allemagne nazie instaure la mise en place d’un service du travail obligatoire. Georges, 22 ans, est concerné. Convoqué à la mairie, il reçoit sa feuille de route. De sévères mesures de représailles sont prévues pour les réfractaires. Le 8 mars, il est en Gare de l’Est pour se rendre en Allemagne, vers le camp de travailleurs de Basdorf, près de Berlin. Là-bas, il travaille dans la manufacture de moteurs d’avion BMW.

En mars 1944, Georges Brassens bénéficie d’une permission de 15 jours. C’est une aubaine à saisir : il ne retournera pas en Allemagne. À Paris, il lui faut trouver une cachette car il est impossible de passer à travers les filets de la Gestapo en restant chez la tante Antoinette. Jeanne Planche accepte d’héberger ce neveu encombrant. Avec son mari Marcel, elle habite une maison extrêmement modeste. Georges s’y réfugie le 21 mars 1944, en attendant la fin de la guerre. Cinq mois plus tard, le 25 août, c’est la libération de Paris. La liberté, soudainement retrouvée, modifie peu ses habitudes. Avec leur consentement, il se fixe à demeure chez les Planche. Sa carte de bibliothèque récupérée, Brassens reprend son apprentissage de la poésie et s’adonne à nouveau à la littérature.

Les premières chansons

Georges a vécu des amourettes clandestines. Il y eut en particulier Jo. Une relation tumultueuse qui lui inspira peut-être quelques chansons : Une jolie fleur, Putain de toi et, en partie, Le Mauvais sujet repenti (modification de Souvenir de parvenue déjà écrite à Basdorf.).  En 1947, il rencontre Joha Heiman « J’ai rendez-vous avec vous« , « Je me suis fait tout petit » (devant une poupée), « La Non-demande en mariage », « Saturne », « Rien à jeter ».

Ses talents de poète et de musicien sont arrivés à maturité. De nombreuses chansons sont déjà écrites. Pratiquement toutes celles de cette époque qu’il choisira d’enregistrer deviendront célèbres, comme Le Parapluie, La Chasse aux papillons, J’ai rendez-vous avec vous, Brave Margot, Le Gorille, Il n’y a pas d’amour heureux.

De Patachou à Bobino

En 1951, Brassens rencontre Jacques Grello, chansonnier qui, après avoir écouté Brassens, lui offre sa propre guitare et lui conseille, plutôt que du piano, de s’accompagner sur scène avec cet instrument. Ainsi « armé », il l’introduit dans divers cabarets pour qu’il soit auditionné.

Sur scène, Brassens ne s’impose pas. Intimidé, paralysé par le trac, suant, il est profondément mal à l’aise. Il ne veut pas être chanteur, il préférerait proposer ses chansons à des chanteurs accomplis, voire à des vedettes de la chanson.

Après plusieurs auditions infructueuses, Brassens est découragé. Roger Therond et Victor Laville, deux copains sétois, journalistes du magazine Paris Match, viennent le soutenir et tentent de l’aider dans la mesure de leurs moyens. Ils lui obtiennent une audition « Chez Patachou » le jeudi 24 janvier 1952, dans le cabaret Montmartrois de la chanteuse. Le jour dit, et au bout de quelques chansons, Patachou est conquise. Enhardi, Brassens lui propose ses chansons. Elle ne dit pas non et l’invite même à se produire dans son cabaret dès que possible. Les jours suivants, malgré son trac, Georges Brassens chante effectivement sur la scène du restaurant-cabaret de Patachou. Pour le soutenir, Pierre Nicolas, bassiste dans l’orchestre de la chanteuse, l’accompagne spontanément.

Quand Patachou parle de sa découverte, elle ne manque pas de piquer la curiosité du dirigeant du théâtre des Trois Baudets, Jacques Canetti, également directeur artistique chez Philips. Le 9 mars 1952, il se rend au cabaret « Chez Patachou », écouter le protégé de la chanteuse. Emballé, il convainc le président de Philips de lui signer un contrat.

Engagé au « 3 Baudets », le théâtre ne désemplit pas. Dans le public, les chansons comme Hécatombe et Le Gorille scandalisent les uns, ravissent les autres. Ces controverses contribuent à faire fonctionner le bouche à oreille. Dès lors, Georges Brassens gravit les échelons du succès et de la notoriété. En 1953, tous les cabarets le demandent et ses disques commencent à bien se vendre chez les disquaires.

Lui qui a longtemps hésité entre une carrière de poète et celle d’auteur-compositeur est maintenant lancé dans la chanson. Loin de juger la chanson comme une expression poétique mineure, il considère que cet art demande un équilibre parfait entre le texte et la musique et que c’est un don qu’il possède, que de placer un mot sur une note. Extrêmement exigeant, il s’attache à écrire les meilleurs textes possibles. Jamais satisfait, ils sont maintes fois remaniés : il change un mot, peaufine une image, jusqu’à ce qu’il estime avoir atteint son but.

Dorénavant, il cesse de se produire dans les cabarets pour alterner les tours de chant entre Bobino et l’Olympia. Il poursuit ses tournées à l’étranger (1958 : Suisse, Rome, 1959 : Belgique, Afrique du Nord, 1961 : Québec, etc).

Honneurs et douleurs

En avril 1962, il fête ses 10 ans de carrière à Bobino. Le 15 mai, il monte un spectacle en hommage à Paul Fort, au théâtre Hébertot. Le 5 décembre, jour de la première à l’Olympia avec Nana Mouskouri, il souffre d’une crise de coliques néphrétiques. Sur l’insistance de Bruno Coquatrix, il honore les dates prévues à partir du lendemain jusqu’au 24 décembre. Chaque soir, une ambulance l’attend. Suite à cette douloureuse expérience, il ne retournera plus à l’Olympia.

Dix ans se sont écoulés depuis la parution de son premier album — 9 ont paru, 80 chansons ont été enregistrées. Pour marquer cet anniversaire, un coffret de six 33 tours « Dix ans de Brassens, »est mis en vente. Le 6 novembre, Georges Brassens se voit honoré pour cet ouvrage, par l’Académie Charles-Cros, en recevant le Grand Prix international du disque 1963, des mains de l’écrivain, Marcel Aymé.

Souffrant de calculs rénaux depuis plusieurs mois déjà, les crises de coliques néphrétiques deviennent plus aiguës. Il subit une opération des reins à la mi-janvier. Après une longue convalescence, il est à nouveau sur les planches de Bobino en septembre.

u mois de mai 1967, une nouvelle crise l’oblige à interrompre une tournée pour subir une deuxième opération des reins. Le 8 juin, parrainé par Marcel Pagnol et Joseph Kessel, l’Académie française lui décerne le Grand Prix de poésie pour l’ensemble de son œuvre. Brassens en est honoré mais pense ne pas le mériter.

« Je ne pense pas être un poète… Un poète, ça vole quand même un peu plus haut que moi… Je ne suis pas poète. J’aurais aimé l’être comme Verlaine ou Tristan Corbière. » Après Mai 68, quand on lui demande ce qu’il faisait pendant les événements, il répond malicieusement : « des calculs ! »

Brassens a 50 ans et 20 ans de carrière. Un autre tour de chant l’attend à Bobino. Le 19 octobre 1976, il s’installe à Bobino pour cinq mois. Il présente les nouvelles chansons de son dernier album.

D’inquiétantes douleurs abdominales de plus en plus vives l’amènent à se faire examiner. Un cancer de l’intestin se généralise. Souvent brocardée dans ses chansons, la camarde l’emporte dans la nuit du jeudi 29 octobre 1981. Georges Brassens est inhumé à Sète.

Le choc de son décès est immense dans toute la France. En ouverture du journal télévisé du 30 octobre, sur Antenne 2, Patrick Poivre d’Arvor, visiblement réellement ému, déclare « On est là, tout bête, à 20 ans, à 40, à 60… On a perdu un oncle ».

Lui qui avait comme modèle de réussite Paul Misraki, parce qu’il était chanté partout sans être connu du grand public, ne se doutait pas qu’un jour il accéderait à la renommée internationale. On lui a consacré aujourd’hui plus de cinquante thèses, on le chante partout : au Japon, en Russie, en Amérique du Nord, en Italie, en Espagne, etc. Au total, il est traduit dans une vingtaine de langues.

Source: Wikipedia

 

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commentaires
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  2. Qaz dit :

    Bonjour,
    Juste une petite remarque, mais dès la première ligne je vois « le port de Sète près de Marseille » ; il y a quelques kilomètres entre Sète et Marseille !
    Près de Montpellier serait déjà mieux 🙂
    Bonne continuation.

    • Bonjour à vous et merci pour cette précision géographique.. Comme je l’ai mentionné sur d’autres pages, certains textes (notamment les notes biographiques) sont extraits de sources diverses. Dans ce cas-ci, « l’imprécision » vient de Wikipédia.

      J’ai tout de même fait un correctif mais en gardant le nom de « Marseille » entre parenthèse à l’intention surtout des québécois, pour qui Marseille constitue en quelque sorte une référence plus « universelle » que Montpellier.

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