Piaf Édith


Une enfance misérable

Édith Giovanna Gassion naît le 19 décembre 1915 à Paris, au 72 rue de Belleville. Enfant du spectacle, née dans la misère, elle est la fille de Louis Alphonse Gassion, artiste de cirque contorsionniste et d’Annetta Maillard (Line Marsa, de son nom d’artiste, chanteuse de rue d’origine française). Son prénom « Édith » a été choisi en référence à l’infirmière anglaise Edith Cavell, morte en héroïne quelques mois plus tôt, fusillée par les Allemands.

 

Sa mère est trop misérable pour l’élever et elle la confie asez tôt à sa grand-mère paternelle qui tenait une maison close en Normandie. Édith est choyée par les prostituées de la maison, mangeant pour la première fois à sa faim, portant de jolies robes et buvant du lait de Normandie. Vers l’âge de 7 ou 8 ans, elle perd momentanément la vue en raison d’une kératite. La grand-mère, ayant appris la guérison d’une gamine atteinte de la même maladie après qu’on eut prié pour elle sur la tombe de Thérèse Martin à Lisieux, décide d’aller avec ses « filles » y demander la guérison de la petite. On prend le train, on prie sur la tombe de Thérèse, on ramène de la terre qu’on lui applique en bandeau sur les yeux tous les soirs. Après huit jours environ, Édith est guérie. Elle conservera toute sa vie une dévotion particulière à la « petite » Thérèse, dont elle gardera la médaille autour du cou sa vie durant.

En 1922, son père la reprend avec lui, pour vivre la vie d’artiste de petits cirques itinérants, puis la vie d’artiste de rue indépendant et misérable. C’est, à l’image de sa mère, en chantant des airs populaires dans la rue avec son père qu’Édith révèle son talent et sa voix d’exception. En 1930, elle quitte son père et chante en duo avec Simone Berteaut, qui deviendra son amie, son alter ego dans la rue. Le 11 février 1933, âgée de seulement 17 ans, elle a une fille, Marcelle, de son amant d’alors, Louis Dupont. Deux ans plus tard, l’enfant meurt, sans doute d’une méningite, le 7 juillet 1935.

Chanteuse de cabaret

Édith est repérée à Pigalle en 1935 par Louis Leplée, directeur d’un cabaret des Champs-Elysées. À cette époque, Piaf fredonne principalement des chansons du répertoire de Fréhel. Leplée lui choisit comme nom d’artiste « la môme Piaf » (un « piaf », familièrement, est un moineau, et «  la môme Moineau » existait déjà).  Le succès arrive. Son talent et sa voix hors normes sont remarqués entre autres par le compositeur Raymond Asso, et par Marguerite Monnot, compositrice et pianiste virtuose, sa future, et fidèle, grande amie, qui l’accompagnera tout au long de sa carrière et composera les musiques de Mon légionnaire, Hymne à l’amour, Milord, Les Amants d’un jour. En 1936, elle enregistre son premier disque, Les Mômes de la cloche, chez Polydor, et connaît un succès public et critique immédiat. Mais en avril, on retrouve Leplée assassiné à son domicile parisien , ce qui précipite Édith dans le scandale. Elle est mise en cause par la presse et risque de retourner d’où elle est venue : la rue et les petits cabarets de misère.

Vedette de music-hall

En mars 1937, La Môme Piaf devient définitivement Edith Piaf, et Raymond Asso réussit à convaincre le directeur de à l’ABC, grande salle parisienne de l’époque, de l’engager en vedette américaine. Piaf, qui a maintenant vingt-trois ans, y fait un triomphe. où elle devient immédiatement une immense vedette de la chanson française.

En 1940, Edith Piaf rencontre le comédien Paul Meurisse. Il sera son compagnon pendant deux ans. D’un naturel rieur et farceur, Edith Piaf est tout le contraire de Paul Meurisse, homme réservé et élégant, qui lui apprendra comment se tenir en société.

En 1944, elle a presque trente ans. Forte de son expérience et de son succès, elle en fait profiter tous ceux qui selon elle, le méritent. Au printemps 1944, elle se produit au Moulin Rouge où le tout jeune chanteur de music-hall Yves Montand passe en première partie de son spectacle. C’est le coup de foudre. Elle tombe amoureuse de lui, mais elle prend aussi en charge toute sa carrière, du répertoire à sa garde-robe. Henri Contet lui écrit des titres que Montand chantera toute sa vie tels « Battling Joe » ou « Luna park ».

En 1945, Piaf écrit l’un de ses premiers titres : La Vie en rose (qu’elle n’enregistrera qu’en 1946), sa chanson la plus célèbre, désormais devenue un classique. C’est en 1946 que la chanteuse rencontre Les Compagnons de la Chanson, avec lesquels elle interprète le morceau Les Trois Cloches de Jean Villard Gilles, qui connaît un immense succès (et que vous pouvez écouter sur cette page).

Carrière internationale

Piaf et Marcel Cerdan

En 1948, alors qu’elle est en tournée triomphale à New York, elle vit la grande histoire d’amour de sa vie avec le boxeur français, de Casablanca, Marcel Cerdan, qui devient champion du monde de boxe des poids moyens le 21 septembre 1948. Mais un an plus tard, Cerdan meurt dans un accident d’avion le 28 octobre 1949 sur le vol Paris-New York, aux Açores, alors qu’il venait la rejoindre. Parce qu’il n’y avait plus de place dans cet avion, un couple avait cédé, avec gentillesse, ses places au boxeur… Anéantie par la souffrance morale (et la culpabilité) et par une polyarthrite aiguë, Édith Piaf prend, pour calmer sa douleur, de fortes doses de morphine. Fragilisée par cet événement, Piaf, déjà très croyante, se jette à fond dans le mysticisme et même le spiritisme Elle chantera son grand succès, Hymne à l’amour et également Mon Dieu, en sa mémoire.

En 1951, le jeune auteur-compositeur-interprète Charles Aznavour devient son « homme à tout faire », secrétaire, chauffeur et confident. Il lui écrit certaines chansons particulièrement notables comme Plus bleu que tes yeux ou encore Jezebel. Le 29 juillet 1952, elle épouse le chanteur français Jacques Pills, avec pour témoin l’actrice Marlène Dietrich puis divorce en 1956.

En 1953, elle entame une cure de désintoxication, puis devient une immense vedette de music-hall en Occident et en particulier aux États-Unis, où elle fait un triomphe en 1956 au Carnegie Hall de New York, dont elle devient une habituée. Elle connaît une autre histoire d’amour avec Georges Moustaki, qu’elle lance dans la chanson et avec qui elle a un grave accident de voiture en 1958, ce qui fait empirer son mauvais état de santé et sa dépendance à la morphine. En 1959, Édith s’effondre sur scène durant une tournée à New York. Elle subit de nombreuses opérations chirurgicales et revient à Paris en piteux état et sans Moustaki, qui l’a quittée en route.

En 1960, l’auteur-compositeur-interprète québécois Claude Léveillée vient travailler avec elle à Paris. Edith interprètera deux de ses chansons : Les Vieux Pianos et Boulevard du Crime.

La fin

En 1961, à la demande de Bruno Coquatrix, Édith Piaf donne à l’Olympia de Paris, menacé de disparition à cause de problèmes financiers, une série de concerts parmi les plus mémorables et émouvants de sa carrière. C’est dans sa salle de spectacle de prédilection qu’elle interprète Non, je ne regrette rien, une chanson qui lui colle à la peau et que Charles Dumont et Michel Vaucaire viennent d’écrire pour elle. Édith sauve l’Olympia de la faillite, mais a du mal à se tenir debout et à bouger du fait de sa polyarthrite très invalidante, et ne réussit à chanter que grâce à une importante perfusion de morphine.

Édith Piaf meurt le 10 octobre 1963 à 13 h 10 à Plascassier (un quartier excentré de Grasse dans les Alpes-Maritimes) à l’âge de 47 ans d’une hémorragie interne (rupture d’anévrisme) due à une insuffisance hépatique, usée par les excès, la morphine et les souffrances de toute une vie.

Personnalité et voix de la chanson française hors du commun, elle reste l’une des chanteuses françaises les plus célèbres au monde et a lancé avec succès la carrière de nombreux chanteurs, comme Yves Montand, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud ou Georges Moustaki. Son image est associée à son inséparable petite robe noire qui la rendait aisément identifiable.

Source: WikipediaChristie Laume

 

 

Citation(s) (
  • Dormir, c’est du temps perdu. Dormir me fait peur. C’est une forme de mort.

Edith Piaf

  • Pour moi, mon amour, tu m’as tout donné, l’envie de vivre de toute la vie, tu as guéri une blessure pourtant bien profonde, tu as touché le fond de mon désespoir avec tout de délicatesse et tu m’as redonné confiance en moi !.

Édith Piaf (in « Mon amour bleu »)

  • Pourquoi ressembles-tu à un ange ? Pourquoi as-tu réveillé ma chair ? Pourquoi je t’aime tellement ? Que m’as-tu fait ? Pourquoi maintenant mes mains cherchent-elles ton corps ? Pourquoi ai-je toujours envie d’être sous toi sur toi à toi ? Pourquoi la nuit ai-je envie de crier tant ma peau a besoin de la tienne ? Pourquoi ne puis-je plus dormir ? Pourquoi m’as-tu fait connaître l’amour ? Pourquoi me domines-tu de tout toi ? Pourquoi ne puis-je vivre sans toi ? Pourquoi ai-je besoin de ton odeur ; de ta voix pleine d’amour ? Pourquoi ai-je envie de me jeter nue contre ton corps nu ? Pourquoi ai-je envie d’avoir mal par toi ? Pourquoi les angoisses et les joies de mon coeur ? Pourquoi es-tu mon maître ? Pourquoi ne puis-je être heureuse que par toi ? Pourquoi ce gouffre devant moi quand tu n’es pas là ? Pourquoi t’es-tu fait aimer autant par moi ? Pourquoi ?… Pourquoi ?… Pourquoi ?… Parce que tu existes et que sans toi je serais morte sans connaître l’amour ? Et puis aussi parce que tu es merveilleux ? Oui mais… pourquoi m’aimes-tu toi ? Ton petit bout.

Édith Piaf (in « Toi mon amour »)

Chanson(s) d’Édith Piaf sur le site “J’ai la mémoire qui chante” :
Les Trois Cloches
 La vie en rose (à venir)

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commentaires
  1. […] Edith Piaf a remporté hier soir au Monument National, un triomphe non équivoque. Cette diseuse réputée a solidement ancré au coeur des Montréalais sa double valeur humaine et artistique. […]

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