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Un touche-à-tout qui a marqué l’histoire de la chanson

Comédien, poète, chansonnier, auteur, compositeur, Jean Roger Caussimon est un véritable touche-à-tout qui a laissé son empreinte sur la grande chanson d’expression française.

Jean-Roger Caussimon naît à Montrouge, le 24 juillet 1918. Son père Jean Caussimon s’installe comme médecin avec sa femme Yvonne et leur fils Jean-Roger à Bordeaux. Il y grandit et y fait ses études. Il fait le découverte des grands poètes pendant son adolescence (Albert Samain, Edmond Rostand, Jean Richepin, Clément Marot, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, La Fontaine, Dante, Heine, Jacques Audiberti), et c’est dès cette époque que la qualité de poète lui paraîtra à tout jamais inaccessible. Il prend des leçons de diction pendant quatre ans (1930-34)1 auprès de Francis Grangier (ancien comédien de l’Odéon), afin de pouvoir dire ces poètes qu’il aime tant, sans son accent bordelais. Il obtient son baccalauréat, ainsi qu’un premier prix au Conservatoire d’art dramatique. Sa mère Yvonne se suicide en 1936, à l’âge de 43 ans. Cela marquera à tout jamais Jean-Roger.

En 1973, Jean-Roger Caussimon chante à Bobino (avec Nicole Croisille et Les Frères Ennemis). Il part pour sa première tournée de chansons en province, tournées qui ne s’interrompront plus jusqu’en 1985.  En 1974, il enregistre un troisième album et chante à l’Olympia (pour l’émission Musicorama d’Europe 1).

C’est au Lapin Agile que Jean-Roger Caussimon rencontre Léo Ferré en 1947, qui mettra aussitôt en musique le poème de Jean-Roger « A la Seine », puis Monsieur William en 1950. Jean-Roger Caussimon sera le parolier contemporain privilégié de Léo Ferré, et les deux hommes resteront amis fidèles jusqu’à la mort de Jean-Roger Caussimon. De 1946 à 1985, Léo Ferré mettra ainsi en musique une vingtaine de textes de Jean-Roger Caussimon, dont « Comme à Ostende » est, sans aucun doute, son texte le plus connu.

Écoutons tout d’abord Léo Ferré chanter « Comme à Ostende », ce très beau texte que Jean-Roger Caussimon a composé à la fin des années 50.

Source: Wikipedia

Léo Ferré – Comme à Ostende (1961)

Une chanson dont on a oublié l’auteur

Son ami Léo Ferré aura tellement bien mis en musique les textes de Jean-Roger qu’il les a vampirisés, et que l’on a oublié l’auteur. « Il était du temps du tango, et ce sont les pas en arrière qui lui auront été donnés. Il était ce cœur pur à la voix rauque qui s’est invité à la table de la chanson sur le tard. Ces « chansons de fin d’automne, qui se voulaient chanson d’amour », ont pris une incarnation dans son physique de vieux loup de mer. Vieux comme la mer, immense comme elle, il aura été une pluie nouvelle sur la chanson. » (1)

Jean Roger Caussimon – Comme à Ostende (1971)

(1) Esprit nomade

Une incontournable chanson pour nombre d’interprètes

La chanson Comme à Ostende a été chantée par de très nombreux interprètes mais j’ai une affection toute particulière pour l’interprétation qu’en a donné Cora Vaucaire, la dame blanche de St-Germaine-des-Prés, qui a ajouté une  dimension, peut-être plus intimiste, à cette extraordinaire chanson. Écoutons là dans un enregistrement relativement récent puisqu’il a été réalisé en 1997. La voix est un peu chevrotante mais l’émotion est au rendez-vous.

Cora Vaucaire – Comme à Ostende (1997)

Jean-Roger Caussimon

Comme à Ostende

Paroles de Jean-Roger Caussimon et musique de Léo Ferré

On voyait les chevaux d’la mer
Qui fonçaient la tête la première
Et qui fracassaient leur crinière
Devant le casino désert
La barmaid avait dix-huit ans
Et moi qui suis vieux comme l’hiver
Au lieu d’me noyer dans un verre
Je m’suis baladé dans l’printemps
De ses yeux taillés en amande

Ni gris ni verts, ni gris ni verts
Comme à Ostende et comme partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu’on s’demande si c’est utile
Et puis surtout si ça vaut l’coup
Si ça vaut l’coup d’vivre sa vie

J’suis parti vers ma destinée
Mais voilà qu’une odeur de bière
De frites et de moules marinières
M’attire dans un estaminet
Là y avait des types qui buvaient
Des rigolos des tout rougeauds
Qui s’esclaffaient, qui parlaient haut
Et la bière on vous la servait
Bien avant qu’on en redemande

Oui ça pleuvait, oui ça pleuvait
Comme à Ostende et comm’epartout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu’on s’demande si c’est utile
Et puis surtout si ça vaut l’coup
Si ça vaut l’coup d’vivre sa vie

On est allé, bras d’ssus bras d’ssous
Dans l’quartier où y a des vitrines
Remplies de présences féminines
Qu’on veut s’payer quand on est saoul
Mais voilà que tout au bout d’la rue
Est arrivé un limonaire
Avec un vieil air du tonnerre
A vous faire chialer tant et plus
Si bien que tous les gars d’la bande

Se sont perdus, se sont perdus
Comme à Ostende et comme partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu’on s’demande si c’est utile
Et puis surtout si ça vaut l’coup
Si ça vaut l’coup d’vivre sa vie

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