Articles Tagués ‘printemps’

« La lune au jour est tiède et pâle

Comme un joyeux convalescent;

Tendre, elle ouvre ses yeux d’opale

D’où la douceur du ciel descend !… »

                      (extrait du « Printemps » de Victor Hugo)

Pendant que les dernières neiges d’évanouissent doucement au fond de ma cour, le printemps européen fait presque place à l’été. Mais le printemps, qu’on soit à Paris ou à Blanc-Sablon, c’est la vie qui renait. Et pour la chanson, c’est souvent  l’inspiration qui revient.  Et dans toute les chansons et sous toutes les latitudes, le printemps y est synonyme de libération et de renaissance. Nous vous présentons, aujourd’hui, trois « printemps » pourtant bien différents les uns des autres.

(1) Le printemps de Brel

Le printemps de Brel – que nous entendrons en premier – c’est celui de Paris, de  l’amour et de la joie retrouvée, toutes les filles vous donnant leur baiser et leur espoir. Vision tout à fait idyllique de ce Paris d’après guerre qui sera tellement chanté.

Jacques BREL – Au Printemps


Au printemps (Paroles et musique, Jacques Brel)

Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l’ombre d’un regard en riant

Toutes les filles
Vous donneront leurs baisers
Puis tous leurs espoirs
Vois tous ces cœurs
Comme des artichauts
Qui s’effeuillent en battant
Pour s’offrir aux badauds
Vois tous ces cœurs
Comme de gentils mégots
Qui s’enflamment en riant
Pour les filles du métro

Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l’ombre d’un regard en riant

Tout Paris
Se changera en baisers
Parfois même en grand soir
Vois tout Paris
Se change en pâturage
Pour troupeaux d’amoureux
Aux bergères peu sages
Vois tout Paris
Joue la fête au village
Pour bénir au soleil
Ces nouveaux mariages

Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l’ombre d’un regard en riant

Toute la Terre
Se changera en baisers
Qui parleront d’espoir
Vois ce miracle
Car c’est bien le dernier
Qui s’offre encore à nous
Sans avoir à l’appeler
Vois ce miracle
Qui devait arriver
C’est la première chance
La seule de l’année

Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps

Au printemps
Au printemps

Lire la biographie de Jacques Brel

(2) Le printemps de Félix

Pour Félix, dont nous entendrons maintenant le très bel « Hymne au printemps »,  le printemps est plus rude et il n’a plus rien d’urbain; la nature reprend péniblement ses droits sur l’hiver et il est endeuillé par le souvenir de celle qui l’a quitté. C’est donc un printemps à la fois fragile et triste.

Félix Leclerc – L’hymne au printemps


L’hymne au printemps (Paroles et musique, Félix Leclerc)

Les blés sont mûrs et la terre est mouillée
Les grands labours dorment sous la gelée
L’oiseau si beau hier s’est envolé
La porte est close sur le jardin fané…

Comme un vieux râteau oublié
Sous la neige je vais hiverner
Photos d’enfants qui courent dans les champs
Seront mes seules joies pour passer le temps
Mes cabanes d’oiseaux sont vidées
Le vent pleure dans ma cheminée
Mais dans mon coeur je m’en vais composer
L’hymne au printemps pour celle qui m’a quitté

Quand mon amie viendra par la rivière
Au mois de mai après un dur hiver
Je sortirai bras nus dans la lumière
Et lui dirai le salut de la terre…

Vois, les fleurs ont recommencé
Dans l’étable crient les nouveau-nés
Viens voir la vieille barrière rouillée
Endimanchée de toiles d’araignées
Les bourgeons sortent de la mort
Papillons ont des manteaux d’or
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté
Et les crapauds chantent la liberté.

Lire la biographie de Félix Leclerc

(3) Le printemps de Ricet

Enfin pour Ricet Barrier – vous vous en doutez bien – le printemps c’est une toute autre histoire. Il a des odeurs qui n’ont rien en commun avec le parfum de la rose et du muguet. C’est surtout la fin d’une longue hibernation que l’on soupçonne assez paresseuse et dont la pauvre Isabelle fera les frais…Une véritable pièce d’anthologie qu’aucun auteur n’oserait encore prendre le risque d’écrire en 2011.

Ricet Barrier – Isabelle, V’la le printemps


Isabelle, v’la le printemps (Ricet Barrier / Bernard Lelou)

Isabelle, debout !
V’là l’printemps !
Eh ben, vas-y !
Ah c’te feignante vieux !

Bon dieu, v’là l’printemps qui s’amène
Va falloir retourner aux champs
Labourer, sarcler, toute la semaine
Bon dieu, l’printemps c’est fatigant.

Fini d’faire la cour aux fumelles
Les soirs d’hiver à la veillée
Quand l’printemps vient, tire la ridelle
Tout l’monde aux champs jusqu’au coucher.

Oh ouais, vieux !
Isabelle !
Faut que j’ferre le ch’val !
Amène l’enclume !
Eh ben, vas-y !
Oh c’te feignante vieux !

L’printemps on dit qu’ça sent la rose
Le lilas et puis le jasmin
Pour moi l’printemps ça sent aut’chose
Puisqu’on cure la tonne à purin.

Finis d’faire la cour aux fumelles
Les soirs d’hiver à la veillée
L’printemps fait gonfler les mamelles
C’est celles des vaches qu’il faut tirer.

Ouais, vieux !
Isabelle !
Tiens bon l’taureau !
J’amène Blanchette !
Eh ben, vas-y !
Ah c’te nom de dieu dfeignante !

Au printemps, on dit qu’les gamines
Elles s’mettent des robes claires à pompons
J’la vois lIsabelle en mousseline
En train d’curer l’auge à cochons.

Fini d’faire la cour aux fumelles
Les soirs d’hiver à la veillée
Yn’y a plus d’mâles n’y a plus d’fumelles
Quand l’charençon y s’met dans l’blé.

Oh là, vieux !
C’est ben la catastrophe, ça !
Isabelle !
Pousse un peu l’tracteur !
J’suis embourbé !
Eh ben, vas-y !
Oh c’te, oh cte !

Le blé jaunit, l’printemps s’termine
Arrive le repos d’la Saint Jean
Les gars vont courir les gamines
Ils vont s’faire des choses les « malhounnètes ».

On va faire la cour aux fumelles
Puisque la Saint Jean est revnue
Viens t’en par là mon Isabelle
On va rattraper l’temps perdu.

Ouh tiou !
Eh ben, vas-y !
Oh c’te feignante !

Lire la biographie de Ricet Barrrier

 
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