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Ta peau me brûle,
ta douceur me désaltère,
quand tes yeux regardent la terre,
elle devient bleue jusqu’au coeur
    Luc Bérimont

Une chanson au ton grave

Il vous est déjà certainement arrivé – tout comme à moi – de tomber entièrement sous le charme d’une chanson. De l’écouter, en étant subjugué autant par les mots que par la musique. De la réécouter, encore et encore, comme s’il s’agissait d’une quelconque potion magique pour l’âme dont on recherche obstinément les vertus thérapeutiques.  La chanson d’aujourd’hui appartient à cette catégorie de chanson. Les paroles de cette extraordinaire chanson « au regard triste », ont été écrites par le poète, écrivain et homme de radio, Luc Bérimont, et admirablement mises en musique par Léo Ferré.

Le titre exact du poème de Luc Bérimont sur lequel est bâtie la chanson est, comme vous l’avez bien lu dans le titre de cet article, « Noël ». Mais n’en déduisez surtout pas qu’il s’agit là d’une chanson de Noël au sens moderne ou commercial du terme. Cette chanson est une chanson au ton grave et lourd qui porte sur la tristesse et la solitude, sentiment qui n’est d’ailleurs pas toujours absent des nos esprits vieillissants en cette période de l’année.

Mais qui est donc Luc Bérimont ?

Originaire du Nord de la France, André Pierre Leclercq,, dit Luc Bérimont, est né le 16 septembre 1915 et décédé le 29 décembre 1983.

En 1938, pour ses débuts en poésie, il imprime avec Félix-Quentin Caffiau, en taillant les caractères au couteau, une revue appelée Prairie qui reçoit les encouragements de Jean Giono et Max Jacob. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il sera mobilisé et il combattra en Lorraine avant d’entrer dans la résistance.

Un résistant le fera justement entrer à Radio Paris où il sera chargé plus particulièrement des émissions de poésie. Et c’est en 1948 que Luc Bérimont entre à la RTF dont il deviendra un des créateurs et des animateurs pendant plus de deux décennies.

Sa volumineuse œuvre poétique comprend  pas moins de trois tomes. Partisan d’une poésie sensuelle et chaleureuse, il fut sur les ondes de la RTF puis de Radio France, dans ses émissions, La Fine Fleur,  le défenseur de la grande chanson française des Brel, Brassens, Béart et Ferré.

(1) Jacques Bertin chante Madame à minuit (Noël)

Bérimont a été chanté par Léo Ferré, Marc Ogeret et Jacques Douai,  pour ne nommer que ceux-là. Mais personne n’a peut-être mieux chanté les mots de Bérimont que Jacques Bertin que je vous propose tout d’abord d’écouter dans sa merveilleuse interprétation de la chanson « Noël ».

« Je n’ai jamais cessé, depuis que j’ai vingt ans, de chanter Noël, que j’avais entendu de Jacques Douai lorsque j’étais adolescent, … parce que j’aime saluer cet ami par dessus les collines, et ainsi continuer à tracer le cercle de ma vie. Sans fidélité, l’homme n’est rien. « 
Jacques Bertin

Jacques Bertin

Jacques Bertin chante « Noël »


(2) Léo Ferré chante Madame à minuit (Noël)

Grâce à Melocoton, notre ami belge, dont la caverne musicale ferait pâlir d’envie Ali Baba, nous avons pu mettre la main sur une interprétation de la même chanson – « Noël » de Luc Bérimont – par celui qui en a fait la partition musicale, Léo Ferré,  pièce que je vous propose donc d’écouter sans autre préambule.

Léo Ferré chante « Noël » (extrait de l’album « La mauvaise graine » enregistré le 17 décembre 1959)

(3) Catherine Sauvage chante Madame à minuit (Noël)

Je vous propose enfin d’entendre une dernière interprétation de la même pièce par une des grandes voix de la chanson française, Catherine Sauvage, qui a chanté et contribué à populariser, à la fin des années 50 et au début des années 60,  plusieurs titres de Ferré, Prévert, Gainsbourg et Brecht.

Catherine Sauvage

Catherine Sauvage chante « Noël »

Madame à Minuit (NOËL)

Poème de Luc Bérimont
Musique de Léo Ferré

Madame à minuit, croyez vous qu’on veille ?
Madame à minuit, croyez -vous qu’on rit ?
Le vent de l’hiver me corne aux oreilles,
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.

Au fond de la nuit, les fermes sommeillent,
Cadenas tirés sur la fleur du vin,
Mais la fleur du feu y fermente et veille
Comme le soleil au creux des moulins.
Comme le soleil au creux des moulins.

Aux ruisseaux gelés la pierre est à fendre
Par temps de froidure, il n’est plus de fous,
L’heure de minuit, cette heure où l’on chante
Piquera mon coeur bien mieux que le houx.
Piquera mon coeur bien mieux que le houx.

J’avais des amours, des amis sans nombre
Des rires tressés au ciel de l’été,
Lors, me voici seul, tisonnant des ombres
Le charroi d’hiver a tout emporté,
Le charroi d’hiver a tout emporté.

Pourquoi ce Noël, pourquoi ces lumières,
Il n’est rien venu d’autre que les pleurs,
Je ne mordrai plus dans l’orange amère
Et ton souvenir m’arrache le coeur.
Et ton souvenir m’arrache le coeur.

Madame à minuit, croyez-vous qu’on veille ?
Madame à minuit, croyez-vous qu’on rit ?
Le vent de l’hiver me corne aux oreilles,
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.

Autres poèmes à écouter sur le site « J’ai la mémoire qui chante »

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