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« Qu’est que dessiner ? Comment y arrive-t-on ? C’est l’action de se frayer un passage à travers un mur de fer invisible, qui semble se trouver entre ce que l’on sent, et ce que l’on peut. Comment doit-on traverser ce mur, car il ne sert à rien d’y frapper fort ? On doit miner ce mur et le traverser à la lime, lentement et avec patience… Somme toute je veux arriver au point où l’on dise de mon oeuvre: cet homme sent profondément, cet homme sent délicatement. «
Lettre de Vincent à Théo, Le 7 janvier 1882

Vincent van Gogh à l’âge de 13 ans (1866)
Le « fou », le doux Vincent
Aujourd’hui, je vous propose d’écouter une chanson qui n’est pas une chanson ayant subi la marque du temps. Inutile de la chercher dans vos souvenirs, je ne crois pas que beaucoup d’entre vous, l’avez déjà entendue. Mais cette très belle chanson est tout de même une exceptionnelle « chanson de mémoire » à cause de son sujet, de son propos. Une chanson qui met en scène, le doux Vincent Van Gogh, le célébrissime peintre postimpressionniste, cet artiste non reconnu et incompris de son vivant, qui allait devenir l’un des grands peintres du XIXème siècle. Son style très coloré a une vitalité et une tension tout à fait particulière qui n’ont pas fini de marquer les esprits.
Un feu soleil dans la poitrine
Cette chanson sur la difficulté d’être de Van Gogh a été écrite par l’auteur-interprète et chansonnier français Philippe Forcioli.
Si vous ne connaissez pas la voix douce et presque fragile de Philippe Forcioli, je souligne tout simplement qu’il est né à Oran (Algérie) en 1953 d’un père corse et qu’il vit en Provence et chante depuis 1977. Et comme l’a souligné Michel Kemper dans un très beau texte dont j’ai malheureusement perdu la référence exacte, Philippe Forcioli possède « …une voix douce, onctueuse qui, parfois, sait se faire colère, gronder. Un peu comme la nature qui est ici, derrière chaque mot. Nature au sens des éléments, du naturel, de la simplicité, de l’épure des propos, de leur légèreté même s’ils sont lourds de sens, s’ils pèsent de leur responsabilité. Il y a rare fluidité dans ces sillons-là, bruissant de mots et d’idées, de doux sentiments, de craintes aussi ; des sillons qui ne flattent pas l’oreille, mais la tapissent d’un vrai bonheur. Et le mystère effleure… » (1)
Vincent Van Gogh par Philippe Forcioli (1992) / Montage Vidéo: Pierre Lavallée
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Vincent Van Gogh (paroles et musique de Philippe Forcioli)
Album – « Célébration de l’oiseau »
Qui croit, qui crée,
Qui craque et crève
Sur la toile en feu
De ses rèves
Qui crie, qui craint
Qui croute peu
C’est Vincent
Le miséreux
Qui souffre un gouffre
Et peint son sang
Bouffé par les
Anthropophages
Qui sue le souffre
Et chie l’encent
C’est le malheureux
Vincent
Qui peste et pue
Le lourd malheur
Qui c’est le rouquin
Qu’a jamais l’heure ?
Et qui fait peur
Aux femmes enfants
C’est monsieur
Le pasteur Vincent
Qui hurle à mort
Le vide encore
Sur le vieil or
Sa misère
Qui touche au ciel
Avec du blanc
C’est le fou
Le doux Vincent
Qui qu’a
La corrida
Des rues
Une oreille
Il a perdue
Et qui qu’a parlé
Aux corbeaux
Comme François
Poverello
Et qui nous crache
À la figure
Tous nos mensonges
Et la détresse
Et qui qu’a subi
La torture
Pour que vérité
Paraisse
Qui qu’à jamais pu
S’en sortir
Et qui appelle
De l’arc-en-ciel
Qui qu’est un signe
Pour les paumés
Qui qu’est un saint
Pour les damnés
Qui qu’en a vu
De toutes les couleurs
Un feu soleil
Dans la poitrine
Qui touche au ciel
Avec du blanc
C’est le fou
Le doux Vincent
Vincent, on parle de toi si souvent…
Grâce à Melocoton – toujours aussi prodigue en chansons – je viens de découvrir un excellent groupe vocal français, Les Octaves, qui a consacré tout un album CD au peintre Vincent Van Gogh. Ce groupe créé à Troyes en 1966, présente des spectacles de chansons françaises, comme auteurs-compositeurs ou comme interprètes. Cet album intitulé « T’as beau t’appeler Van Gogh » comprend plusieurs très belles chansons dont l’extraordinaire chanson que je vous propose maintenant d’écouter (un vrai coup de coeur) et qui s’intitule « La réponse de Vincent« .
Le texte de la chanson a été écrit par l’auteur/interprète Karim Kassel sur une musique de Jean Musy. Merci à Lise et à Yves qui ont déniché ces informations ainsi que les paroles de la chanson.
La réponse de Vincent – Le groupe « Les Octaves »
La réponse à Vincent
Paroles: Karim Kassel / Musique: Jean Musy
Vincent !
On s’est aimé qu’un seul instant
Mais qu’as-tu fait depuis le temps
Où nous étions… Vincent !
Main dans la main comme des enfants
Quand nous marchions vers nos vingt ans
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
On parle de toi si souvent
Tu as laissé avec le temps
Comme un regret… Vincent !
L’amour est si fragile
La vie n’est pas facile
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
Oh ! tu étais si malheureux
Que tu parles avec les yeux
Sur de la toile… Vincent !
Reviens !
Si tu savais qu’en me laissant
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
Je ne sais plus depuis longtemps
Comment te dire que notre enfant
Nous ressemble… Vincent !
Je ne demande qu’un instant
Que tu te souviennes de ce temps
Où j’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Je ne demande qu’un instant
Que tu te souviennes de ce temps
Où j’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent !
J’étais assis dans ce jardin et je ne voyais pas le soleil ;
mais l’air brillait de lumière diffuse
comme si l’azur du ciel devenait liquide et pleuvait.
Oui vraiment, il y avait des ondes,
des remous de lumière ;
sur la mousse des étincelles comme des gouttes ;
oui vraiment, dans cette grande allée on eût dit
qu’il coulait de la lumière,
et des écumes dorées restaient au bout des branches
parmi ce ruissellement de rayons.(2)
(1) cité sur le site WEB de par Philippe Forcioli
(2) André Gide, Les Nourritures terrestres, p.30
Autres chansons à écouter sur le site « J’ai la mémoire qui chante »
- Monique Leyrac – Soir d’hiver
- Geike Arnaert – Le temps des cerises
- Renée Claude – La mémoire et le mer
- Giani Esposito – Le Clown
- Georges Brassens – Il n’y a pas d’amour heureux
- Jacques Brel – Amsterdam
- Cora Vaucaire – Trois petites notes de musique
- Victor Hugo – Vieille chanson du jeune temps
- Pierre Ménoret – Oh les enfants, ma mie !
- Serge Reggiani – La Chanson de Maglia (Victor Hugo)
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