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« Qu’est que dessiner ? Comment y arrive-t-on ? C’est l’action de se frayer un passage à travers un mur de fer invisible, qui semble se trouver entre ce que l’on sent, et ce que l’on peut. Comment doit-on traverser ce mur, car il ne sert à rien d’y frapper fort ? On doit miner ce mur et le traverser à la lime, lentement et avec patience… Somme toute je veux arriver au point où l’on dise de mon oeuvre: cet homme sent profondément, cet homme sent délicatement. «
Lettre de Vincent à Théo, Le 7 janvier 1882
Le « fou », le doux Vincent
Aujourd’hui, je vous propose d’écouter une chanson qui n’est pas une chanson ayant subi la marque du temps. Inutile de la chercher dans vos souvenirs, je ne crois pas que beaucoup d’entre vous, l’avez déjà entendue. Mais cette très belle chanson est tout de même une exceptionnelle « chanson de mémoire » à cause de son sujet, de son propos. Une chanson qui met en scène, le doux Vincent Van Gogh, le célébrissime peintre postimpressionniste, cet artiste non reconnu et incompris de son vivant, qui allait devenir l’un des grands peintres du XIXème siècle. Son style très coloré a une vitalité et une tension tout à fait particulière qui n’ont pas fini de marquer les esprits.
Un feu soleil dans la poitrine
Cette chanson sur la difficulté d’être de Van Gogh a été écrite par l’auteur-interprète et chansonnier français Philippe Forcioli.
Si vous ne connaissez pas la voix douce et presque fragile de Philippe Forcioli, je souligne tout simplement qu’il est né à Oran (Algérie) en 1953 d’un père corse et qu’il vit en Provence et chante depuis 1977. Et comme l’a souligné Michel Kemper dans un très beau texte dont j’ai malheureusement perdu la référence exacte, Philippe Forcioli possède « …une voix douce, onctueuse qui, parfois, sait se faire colère, gronder. Un peu comme la nature qui est ici, derrière chaque mot. Nature au sens des éléments, du naturel, de la simplicité, de l’épure des propos, de leur légèreté même s’ils sont lourds de sens, s’ils pèsent de leur responsabilité. Il y a rare fluidité dans ces sillons-là, bruissant de mots et d’idées, de doux sentiments, de craintes aussi ; des sillons qui ne flattent pas l’oreille, mais la tapissent d’un vrai bonheur. Et le mystère effleure… » (1)
Vincent Van Gogh par Philippe Forcioli (1992) / Montage Vidéo: Pierre Lavallée
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Vincent Van Gogh (paroles et musique de Philippe Forcioli)
Album – « Célébration de l’oiseau »
Qui croit, qui crée,
Qui craque et crève
Sur la toile en feu
De ses rèves
Qui crie, qui craint
Qui croute peu
C’est Vincent
Le miséreux
Qui souffre un gouffre
Et peint son sang
Bouffé par les
Anthropophages
Qui sue le souffre
Et chie l’encent
C’est le malheureux
Vincent
Qui peste et pue
Le lourd malheur
Qui c’est le rouquin
Qu’a jamais l’heure ?
Et qui fait peur
Aux femmes enfants
C’est monsieur
Le pasteur Vincent
Qui hurle à mort
Le vide encore
Sur le vieil or
Sa misère
Qui touche au ciel
Avec du blanc
C’est le fou
Le doux Vincent
Qui qu’a
La corrida
Des rues
Une oreille
Il a perdue
Et qui qu’a parlé
Aux corbeaux
Comme François
Poverello
Et qui nous crache
À la figure
Tous nos mensonges
Et la détresse
Et qui qu’a subi
La torture
Pour que vérité
Paraisse
Qui qu’à jamais pu
S’en sortir
Et qui appelle
De l’arc-en-ciel
Qui qu’est un signe
Pour les paumés
Qui qu’est un saint
Pour les damnés
Qui qu’en a vu
De toutes les couleurs
Un feu soleil
Dans la poitrine
Qui touche au ciel
Avec du blanc
C’est le fou
Le doux Vincent
Vincent, on parle de toi si souvent…
Grâce à Melocoton – toujours aussi prodigue en chansons – je viens de découvrir un excellent groupe vocal français, Les Octaves, qui a consacré tout un album CD au peintre Vincent Van Gogh. Ce groupe créé à Troyes en 1966, présente des spectacles de chansons françaises, comme auteurs-compositeurs ou comme interprètes. Cet album intitulé « T’as beau t’appeler Van Gogh » comprend plusieurs très belles chansons dont l’extraordinaire chanson que je vous propose maintenant d’écouter (un vrai coup de coeur) et qui s’intitule « La réponse de Vincent« .
Le texte de la chanson a été écrit par l’auteur/interprète Karim Kassel sur une musique de Jean Musy. Merci à Lise et à Yves qui ont déniché ces informations ainsi que les paroles de la chanson.
La réponse de Vincent – Le groupe « Les Octaves »
La réponse à Vincent
Paroles: Karim Kassel / Musique: Jean Musy
Vincent !
On s’est aimé qu’un seul instant
Mais qu’as-tu fait depuis le temps
Où nous étions… Vincent !
Main dans la main comme des enfants
Quand nous marchions vers nos vingt ans
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
On parle de toi si souvent
Tu as laissé avec le temps
Comme un regret… Vincent !
L’amour est si fragile
La vie n’est pas facile
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
Oh ! tu étais si malheureux
Que tu parles avec les yeux
Sur de la toile… Vincent !
Reviens !
Si tu savais qu’en me laissant
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
Je ne sais plus depuis longtemps
Comment te dire que notre enfant
Nous ressemble… Vincent !
Je ne demande qu’un instant
Que tu te souviennes de ce temps
Où j’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Je ne demande qu’un instant
Que tu te souviennes de ce temps
Où j’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent !
J’étais assis dans ce jardin et je ne voyais pas le soleil ;
mais l’air brillait de lumière diffuse
comme si l’azur du ciel devenait liquide et pleuvait.
Oui vraiment, il y avait des ondes,
des remous de lumière ;
sur la mousse des étincelles comme des gouttes ;
oui vraiment, dans cette grande allée on eût dit
qu’il coulait de la lumière,
et des écumes dorées restaient au bout des branches
parmi ce ruissellement de rayons.(2)
(1) cité sur le site WEB de par Philippe Forcioli
(2) André Gide, Les Nourritures terrestres, p.30
Autres chansons à écouter sur le site « J’ai la mémoire qui chante »
- Monique Leyrac – Soir d’hiver
- Geike Arnaert – Le temps des cerises
- Renée Claude – La mémoire et le mer
- Giani Esposito – Le Clown
- Georges Brassens – Il n’y a pas d’amour heureux
- Jacques Brel – Amsterdam
- Cora Vaucaire – Trois petites notes de musique
- Victor Hugo – Vieille chanson du jeune temps
- Pierre Ménoret – Oh les enfants, ma mie !
- Serge Reggiani – La Chanson de Maglia (Victor Hugo)
* * *
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Philippe Forcioli est récemment décédé (le 16 février 2023). Sur son lit d’hôpital, il avait écrit, en moins d’un mois, un livre étonnant, poétique et touchant, qui a été publié en un temps record (« Les Impromptus de la Sauvegarde », Éditions : L’Enfance des Arbres) de sorte qu’il a pu l’avoir en mains et le dédicacer à ses amis et admirateurs quelques jours avant son décès. Une série de 3 albums (« Florilège », tomes 1 à 3), en cours de parution, rassemble ses plus belles chansons.
Vous avez oublié la sublime chanson de Salvatore Adamo, intitulée ‘Vincent’ bien sûr en hommage à Vincent Van Gogh!
Je découvre ce magnifique site et recueil de mélodies , j’y suis entré en écoutant Philippe Forcioli hommage à Vincent van Gogh , et j’y retrouve Boris Vian , béart, Brel … etc. et Boby Lapointe
Bravo et merci
Merci pour cet article. J’ai tous les CD de Philippe et ai la chance de le connaître personnellement pour avoir participé à plusieurs marches « A pied sous le ciel » avec lui. Si quelqu’un est curieux:
http://sitephilippeforcioli.free.fr/apiedsousleciel.htm
Je suis un inconditionnel des chansons de Philippe Forcioli depuis quelques années déjà et j’ai beaucoup d’admiration pour son oeuvre. J’ai tardé à le proposer en écoute sur ce blogue simplement parce que l’objet premier du site « J’ai la mémoire qui chante » est de proposer des chansons ayant « marqué leur époque », ce qui évidemment exclut les pièces contemporaines.
Mais de temps en temps je me suis permis un petit écart devant des chansons qui sont hors du temps comme celles de Philippe Forcioli.
Sans nos médias locaux ( Montpellier ) toujours attentifs à l’actualité des célébrités régionales ( ici Joseph Delteil et Brassens ), je serais certainement passé à côté du discret pèlerin Philippe Forcioli et de son œuvre humaniste d’ espérance.
Pour compléter cette petite anthologie des chansons consacrées à Van Gogh, je voulais dire deux mot sur celle-ci : « La Folie ».
Ferré prétendait avoir pleuré devant des toiles de ce peintre qu’il vénérait. Et comme toujours chez Ferré avec les êtres qu’il « vénère », il les capte, il les vampirise même, pour intégrer leur univers au sien ( Villon, Baudelaire, etc…). C’est le cas pour Van Gogh dans cette chanson.
Après Forcioli, chantre de l’espérance voici donc le chantre de la désespérance :
http://www.facebook.com/video/video.php?v=63186322269
( NB : Contrairement à beaucoup d’autres, l’image de cette vidéo supporte le plein écran.)
Et ça vaut la peine de passer en plein écran. Splendide !
En voici une à laquelle je n’ai pas songé de prime abord… C’est un poème en occitan de Robert Lafont mis en musique par Jan-Mari Carlotti naguère fondateur de Mont-Jòia un groupe extraordinaire qui a marqué la chanson occitane.
I a una pena sus Io mond
vira e crema coma un solèu.
Une peine sur le monde
tourne et brûle comme un soleil.
http://vangoghaventure.com/francais/chanson.htm
Trés beau texte qui souligne bien cet enracinement de Vincent en terre (et en lumière) occitane.
Un tout grand merci pour cette splendide découverte !
De Jan-Mari Carlotti je ne connaissais que l’album « LINHANA / LIGNANE » sorti au début des années 80.
Je viens de trouver! La musique est de Jean Musy.
Merci Lise j’ai mis à jour l’article avec ces informations. Je savais que la réponse « viendrait de vent »…
A l’oreille et à vérifier… 🙂
La réponse à Vincent
Les Octaves
Vincent !
On n’ s’est aimé qu’un seul instant
Mais qu’as-tu fait depuis le temps
Où nous étions… Vincent !
Main dans la main comme des enfants
Quand nous marchions vers nos vingt ans
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
On parle de toi si souvent
Tu as laissé avec le temps
Comme un regret… Vincent !
L’amour est si fragile
La vie n’est pas facile
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
Oh ! tu étais si malheureux
Que tu parles avec les cieux
Sur de la toile… Vincent !
Reviens !
Si tu savais qu’en me laissant
J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Vincent !
Je ne sais plus depuis longtemps
Comment te dire que notre enfant
Nous ressemble… Vincent !
Je ne demande qu’un instant
Que tu te souviennes de ce temps
Où J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Je ne demande qu’un instant
Que tu te souviennes de ce temps
Où J’ai attendu mon doux Vincent
La réponse du vent
Merci Yves et, pour l’avoir fait à de nombreuses reprises, je sais que ce n’est pas un exercice qui est toujours facile !
Je me suis permis de faire une correction au cinquième couplet « que tu parles avec les yeux » plutôt qu’avec « les cieux » et je demeure perplexe sur les mots exacts de la première ligne du même couplet. Personnellement j’entends « on te dit malheureux.. » mais je ne peux l’affirmer.
Mais quelle belle chanson et quel texte inspiré… je dois l’avoir écouté au moins une quinzaine de fois et j’en suis encore bouleversé !
Suite à votre demande, je crois que l’Algérien Karim Kacel est l’auteur de la chanson »La réponse à Vincent » mais j’ignore pour la musique.
Puisque personne ne l’a encore fait, j’ajoute à la liste des commissions :
— « Le regard de Vincent » de Romain Didier http://www.deezer.com/fr/music/track/228526
— « Les tournesols » de Jean Ferrat http://www.deezer.com/en/music/track/2554462
Dommage, mais aucune des deux pièces que vous proposez n’est accessible de ce côté-ci de l’Atlantique (le réseau Deezer ne semble pas être accessible sur le continent nord américain).
Le regard de Vincent : http://www.4shared.com/mp3/GGgz2cNC/17-Le_regard_de_Vincent.html
mais n’oublions pas non plus…
James Ollivier – « Vincent » http://www.4shared.com/mp3/rZ_P3VLS/07-Vincent.html
Pierre Delorme – Vincent : http://www.4shared.com/mp3/_XbGsVOJ/07_Vincent.html
Joan Pau Verdier – Vincent : http://www.4shared.com/mp3/a_at4Pfn/08-Vincent.html
Hélène Martin – Vincent : http://www.4shared.com/mp3/DmQKufke/04_Vincent.html
Leny Escudero – Van Gogh : http://www.4shared.com/mp3/EAhztk3t/08-Van_Gogh.html
la version de Michel Sardou n’est pas non plus à rejeter : http://www.4shared.com/mp3/0VboFt0M/09_-_Vincent.html
et même Sheila y a été de son Mr Vincent mais sur mon CD « Tendance » il est en trop mauvais état pour que je vous le propose.
Quelle belle chanson que celle de James Oliver… chanson qui porte surtout sur l’homme et son gouffre intérieur. Alors que les chanson de Delorme et de Verdier évoquent davantage sa peinture.
Jamais je n’aurais pu croire qu’il existait autant de chansons composées sur le personnage de Vincent Van Gogh.
Une vraie découverte…. Merci Yves !
Je découvre le site en même temps que cette sublime chanson !
Ah mon coeur, il y a tant de battements à vivre…
Merci, Olivier, d’avoir pris le temps de nous laisser ce petit mot.. Il faut dire que ce site publie habituellement des chansons qui ont laissé leur marque dans nos mémoire collectives et qui ont subi l’épreuve du temps.
Mais de temps à autres, je me permets une petite exception…. un bref moment « d’égarrement » provoqué par la beauté exceptionnelle de chansons inconnues ou presque, mais qui ont l’étoffe de grandes chansons.
« Van Gogh » de Philippe Forcioli appartient à cette catégorie de chansons.
Je viens de découvrir, grâce à un correspondant Facebook, que Philippe Forcioli a aussi écrit une autre très belle chanson sur un autre grand peintre, Chagall, chanson que je m’empresse de partager avec vous:
Les amants de Chagall
J’aime à voir passer
Dans le ciel, pressés,
Les nuages
Qu’ils soient
Blancs ou gris
Gros ou tout petits
Bien sages
Ils disent le temps
Levant, le couchant
L’espace
Si j’étais oiseau
J’irais voir en haut
C’ qui s’ passe
Et si par bonheur
Là, de ma hauteur
Je vise
Une señorita
Toute nue sous sa
Chemise
Je la hélerai
Je la hisserai
Délice
Pour voguer à deux
Au radeau des cieux
Complices
Nous nous cacherons
Nous nous coucherons
Tranquilles
Dans l’épais duvet
Un nid creuserai
Une île
Nous ferions ainsi
Le tour des pays
Du monde
Tantôt nous pressant
Tantôt prélassant
La ronde
Et tous les violons
Et leurs sanglots longs
Sur Terre
Joueront leur Lulli
Pour ce bel héli-
coptère
Ça fera loucher
Les coqs des clochers
Qui geignent
Pour qu’un rabbin bleu
Un rapin joyeux
Nous peignent
Oh, les amoureux
Oh, les bienheureux
Qui semblent
Sortir du tableau
Par un trou, là-haut
Ensemble
Deux amants tout nus
Flottant dans les nues
Mirage
Ah, la bonne idée
Ce couple évadé
Message
J’aime à voir passer
Dans le ciel, pressés,
Les nuages
Qu’ils soient blancs ou gris
Gros ou tout petits
Bien sages
J’y grimpe souvent
Au tapis volant
D’étoiles
Chagall me sourit
Et me tend ravi
Sa toile
Ne rien dire…seulement écouter, regarder, sentir, traduire…
Votre production est géniale, vous ne cessez d’impressionner.
Merci Lise pour ce gentil commentaire. J’ai réalisé cette vidéo il y a quelques années sous forme d’un diaporama (Powerpoint) comme je l’avais aussi fait pour d’autres grands peintres dont notamment Odilon Redon, dans un diaporama qui je me permets de mettre en ligne ci-dessous, puisque dans cet article il est aussi question de peinture et non seulement de chanson.
Odilon Redon (1840-1916) – Peintre symboliste et coloriste de la fin du XIXe siècle
Bonjour Lise,
c’est vrai que les articles de Pierre sont de vrais petits bijoux et on est toujours impatient de les recevoir !
[…] Philippe Forcioli – Vincent Van Gogh « J’ai la mémoire qui chante Imprimere-mailPartagerFacebookRedditDiggStumbleUponDiaspora […]
Philippe Forcioli est, comme de nombreux artistes ayant choisi la chanson à texte, trop peu connu malgré une discographie qui est loin d’être négligeable. Je crois savoir que deux choses caractérisent l’artiste : sa lutte contre la maladie et sa foi ce qui donne à ses textes qui sont de très haute facture, une certaine intemporalité.
Mais à mes yeux, le plus beau texte d’hommage à Vincent fût et reste celui écrit par Jacques Prévert.
Complainte de Vincent
De… et par… Jacques Prévert :
http://www.4shared.com/mp3/zlgwKFgO/02-26Complainte_de_Vincent__Ja.html
À Arles où roule le Rhône
Dans l’atroce lumière de midi
Un homme de phosphore et de sang
Pousse une obsédante plainte
Comme une femme qui fait son enfant
Le linge devient rouge
Et l’homme s’enfuit en hurlant
Pourchassé par le soleil
Un soleil d’un jaune strident
Au bordel tout près du Rhône
L’homme arrive comme un roi mage
Avec son absurde présent
Il a le regard bleu et doux
Le vrai regard lucide et fou
De ceux qui donnent tout à la vie
De ceux qui ne sont pas jaloux
Et montre à la pauvre enfant
Son oreille couchée dans le linge
Et elle pleure sans rien comprendre
Songeant à de tristes présages
L’affreux et tendre coquillage
Où les plaintes de l’amour mort
Et les voix inhumaines de l’art
Se mêlent aux murmures de la mer
Et vont mourir sur le carrelage
Dans la chambre où l’édredon rouge
D’un rouge soudain éclatant
Mélange ce rouge si rouge
Au sang bien plus rouge encore
De Vincent à demi mort
Et sage comme l’image même
De la misère et de l’amour
L’enfant nue toute seule sans âge
Regarde le pauvre Vincent
Foudroyé par son propre orage
Qui s’écroule sur le carreau
Couché dans son plus beau tableau
Et l’orage s’en va calmé indifférent
En roulant devant lui ses grands tonneaux de sang
L’éblouissant orage du génie de Vincent
Et Vincent reste là dormant rêvant râlant
Et le soleil au-dessus du bordel
Comme une orange folle dans un désert sans nom
Le soleil sur Arles
En hurlant tourne en rond
Magnifique texte, en effet, et dommage qu’aucun musicien n’ait tenté de le mettre en musique.
Certains vers me semblent porter en eux une grande musicalité:
D’un rouge soudain éclatant
Mélange ce rouge si rouge
Au sang bien plus rouge encore
Bonjour Pierre,
Splendide également l’hommage qui lui est rendu par les artistes anglo-saxons avec la très belle ballade de Don McLean
Vincent (Starry, Starry Night)
Les étoiles, étoiles de la nuit
Peignent ta palette de bleu et gris
…
par Josh Groban : http://www.4shared.com/mp3/mj-6aJpF/09-Vincent__Starry_Starry_Nigh.html
par Don McLean : http://www.4shared.com/mp3/Oa7r-lLU/Don_McLean_-_Vincent__Starry_S.html
ou encore par Vonda Shepard : http://www.4shared.com/mp3/FVNvaegV/07-_Vincent.html
Superbe en plein écran
Oui je sais, il y a une coquille dans ma vidéo, sur le nom de celui qui interprète cette extraordinaire chanson « Vincent Van Gogh ». Vous avez sans doute compris qu’il s’agit bien de Philippe Forcioli et non de Philippe ForcioRi. Toutes mes excuses pour cette impardonnable distraction.