Une longue errance maritime
Si la plupart des chansons sont à leur façon des invitations au voyage, celles de Pierre Calvé y puisent encore bien davantage sa substance. En
gagé dans la marine marchande dès l’âge de 16 ans, c’est la guitare en bandoulière que Pierre Calvé quittera son village de St-Eustache (nord de Montréal), pour s’embarquer avec son frère Jacques, pour une errance maritime qui durera près de six ans.
Naturellement, ses premières chansons reflètent la vie en mer et parlent d’escales: des titres comme « Au delà de l’horizon », « La fille à matelots » et « Reviendrez-vous au port » sont à l’honneur sur son premier album « Chansons de ports et haute mer » paru en 1963. Une de celles-ci, composée en collaboration avec un ue ses amis, Gilles Vigneault, est particulièrement appréciée et les mélomanes en font son premier succès: « Quand les bateaux s’en vont ». Cette chanson dont il a écrit la musique sur un texte de Gilles Vigneault, colle parfaitement aux itinérances de Pierre Calvé qui l’ont conduit successivement dans les ports du Mexique et de l’Amérique du Sud. Vigneault, avec le génie pour les mots qu’on lui connaît, s’est très certainement inspiré du carnet de voyage que Pierre lui a soumis pour la composition des paroles de cette chanson. Jamais toutefois Vigneault n »interprétera lui-même cette chanson qui a toujours été étroitement associé au répertoire de Pierre Calvé.
Chanson emblématique de l’époque des boites à chansons
La chanson « Quand les bateaux s’en vont » est assez peu connue à l’extérieur du Québec. Elle est toutefois devenue emblématique de l’époque des boites à chansons qui ont foisonné un peu partout au Québec, au cours des années 60. Et le nom de Pierre Calvé a été étroitement associé à cette émergence et à cette vitalité créatrice des Boites à chansons qui s’avéreront être une véritable pépinière de talents d’où émergeront, une décennie plus tard, les Vigneault, Gauthier, Léveillé et Ferland.
Une voix empreinte de sincérité
La voix de Calvé ressemble à celle de Leny Escudero , cet auteur-compositeur-interprète d’origine espagnol mais qui chantait en français et qui connu un franc succès en France et au Québec, vers la fin des année 60. La voix de Calvé tout comme celle de Escudero, est très caractéristique, et surtout empreinte de rigueur et de sincérité.
Ci-dessous vous trouverez deux versions de la chanson. Tout d’abord, en audio seulement, vous entendrez la version gravée sur microsillon par le chansonnier. C’est celle que tout le monde connaît au Québec. Ensuite, vous aurez l’occasion de voir une des rares vidéos où l’on peut apercevoir Pierre Calvé chanter. Cette vidéo, dont la réalisation technique est toutefois un peu primaire, a été enregistrée en 1966.
Pierre Calvé – Quand les bateaux s’en vont (audio seulement)
QUAND LES BATEAUX S’EN VONT
paroles: Gilles Vigneault
musique: Pierre Calvé
Quand les bateaux s’en vont
Je suis toujours au quai
Mais jamais je ne pars
Et jamais je ne reste
Je ne dis plus les mots
Je ne fais plus les gestes
Qui hâtent les départs
Ou les font retarder
REFRAIN:
Je ne suis plus de l’équipage,
Mais passager
Il faut bien plus que des bagages
Pour voyager
Quand les bateaux s’en vont
Je reste le dernier
À jeter, immobile,
Une dernière amarre
À regarder dans l’eau
Qui s’agite et répare
La place qu’il prenait
Et qu’il faut oublier
REFRAIN
Quand les bateaux s’en vont
Je refais à rebours
Les départs mal vécus
Et les mornes escales
Mais on ne refait pas
De l’ordre au fond des cales
Quand le bateau chargé
Établit son parcours
REFRAIN
Quand les bateaux s’en vont
Je suis silencieux
Mais je vois des hauts fonds
Dans le ciment des villes
Et j’ai le pied marin
Dans ma course inutile
Sous les astres carrés
Qui me crèvent les yeux
REFRAIN
Quand les bateaux s’en vont
Je reste sur le quai
Lire la biographie de Pierre Calvé
Autres chansons québécoises à écouter sur le site « J’ai la mémoire qui chante »:
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Chansons françaises des années 50 et 60