Cora Vaucaire – Trois petites notes de musique

Publié: 18 septembre 2011 dans Chanson française, Montand Yves, Musique de film, Vaucaire Cora
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Trois petites notes de musique ont ce matin plié boutique…

La chanteuse Cora Vaucaire, grande interprète de Prévert ou Aragon, surnommée « la dame blanche de Saint-Germain-des-Prés », est morte dans la nuit de vendredi à samedi. Cora Vaucaire, de son vrai nom Geneviève Collin, est née le 22 juillet 1921 à Marseille et elle était l’épouse de Michel Vaucaire , auteur, journaliste, poète, producteur de radio…

Cora Vaucaire était connue comme l’une des principales ambassadrices de la chanson « rive gauche » à partir des années 1950, défendant un répertoire sans concession, allant du Moyen-Age aux poètes contemporains comme Prévert, Aragon, ou Trénet. Trois fois couronnée par l’Académie Charles Cros, c’est elle qui, la première, enregistrera la célébrissime chanson  « Les feuilles mortes » de Prévert et Kosma.

Elle avait fait connaître Barbara (« Dis quand reviendras-tu ?« ), Léo Ferré (« Les Forains »), ainsi que le Québécois Raymond Lévesque (« Quand les hommes vivront d’amour »). Au cinéma, elle immortalisa deux chansons : « La Complainte de la Butte » dans le film « French cancan » de Renoir en 1955 et « Trois petites notes de musique » dans  le film « Une aussi longue absence » de Colpi (1960). C’est Cora Vaucaire qui chante la chanson dans ce long-métrage d’Henri Colpi, chanson dont les paroles ont été écrites par Coppi, lui-même, et la musique par Georges Delerue. Puis Yves Montand enregistrera la chanson à son tour, en partie poussé par Simone Signoret qui avait refusé le rôle principal « d’Une Aussi Longue Absence » et qui voulait ainsi offrir une compensation morale à Colpi.

Source: Le Monde

Trois petites notes de musique – Cora Vaucaire

Voici un extrait du film « Une aussi longue absence » de Henri Colpi où l’on a pu entendre, pour la toute première fois, la  merveilleuse chanson « Trois petites notes de musique » (musique de Georges Delerue avec Alida Valli et Georges Wilson) chantée, comme nous le soulignions précédemment, par la grande Cora Vaucaire, Une aussi longue absence est un film franco-italien, le premier film réalisé par Henri Colpi, sorti en 1961. La même année, le film obtint deux récompenses prestigieuses : la Palme d’or du Festival de Cannes et le Prix Louis-Delluc.

En banlieue parisienne, la patronne d’un bistrot est intriguée par un clochard qui passe tous les jours devant son établissement. Frappée par sa ressemblance avec son mari déporté quinze ans plus tôt, elle se met à le suivre et de nombreux indices la persuadent que c’est bien son époux. Patiemment, elle cherche à apprivoiser cet homme sans mémoire… (1)

« Une aussi longue absence » de Henri Colpi

Trois Petites Notes De Musique

Paroles : Henri Colpi
Musique : Georges Delerue

Trois petites notes de musique
Ont plié boutique
Au creux du souvenir
C’en est fini de leur tapage
Elles tournent la page
Et vont s’endormir

Mais un jour sans crier gare
Elles vous reviennent en mémoire

Toi, tu voulais oublier
Un p’tit air galvaudé
Dans les rues de l’été
Toi, tu n’oublieras jamais
Une rue, un été
Une fille qui fredonnait

La, la, la, la, je vous aime
Chantait la rengaine
La, la, mon amour
Des paroles sans rien de sublime
Pourvu que la rime
Amène toujours

Une romance de vacances
Qui lancinante vous relance

Vrai, elle était si jolie
Si fraîche épanouie
Et tu ne l’as pas cueillie
Vrai, pour son premier frisson
Elle t’offrait une chanson
A prendre à l’unisson

La, la, la, la, tout rêve
Rime avec s’achève
Le tien n’rime à rien
Fini avant qu’il commence
Le temps d’une danse
L’espace d’un refrain

Trois petites notes de musique
Qui vous font la nique
Du fond des souvenirs
Lèvent un cruel rideau de scène
Sur mille et une peines
Qui n’veulent pas mourir

(1) Une aussi longue absence

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commentaires
  1. Bernard76 dit :

    Merci d’avoir précisé le nom de l’auteur et celui de sa première interprète ! La plupart des auditeurs croient qu’Yves Montand en était l’auteur, or rendons à Colpi ce qui revient à Colpi…
    Quelle mélancolie, quelle vie en même temps !

  2. paco dit :

    J’adore cette chanson. Le texte est magnifique et c’est pour moi une des plus jolies mélodies qui puissent existées. J’aime la version d’Yves Montand, mais Cora Vaucaire, par son interprétation toute en douceur, en fait là un bonbon tendre et sucré a déguster les yeux fermés.

  3. […] Cora Vaucaire – Trois petites notes de musique, Dans une nouvelle vidéo que je viens tout juste de découvrir et d’ajouter sur la page de la chanson, retrouvons sur scène la grande Cora Vaucaire et “ses” Trois petites notes de musique” sur des paroles de Henri Colpi et sur une musique tout à fait sublime de Georges Delerue. […]

  4. Dans une nouvelle vidéo que je viens tout juste de découvrir, retrouvons sur scène la grande Cora Vaucaire et « ses » Trois petites notes de musique:

  5. Yves dit :

    Merci pour ces moment de plaisir à redécouvrir des instants de bonheur qui ont marqué notre jeunesse, notre adolescence et encore aujourd’hui.

    Il y a des airs, des paroles, des musiques et surtout des humains pour les créer, les jouer et les chanter qui enrichissent nos vie.

  6. […] Cora Vaucaire – Trois petites notes de musique […]

  7. Jean mi dit :

    Merci Pierre d’avoir rendu hommage à cette si grande dame de la chanson qui servait avec talent nos si grands auteurs . Merci aussi à Lise et melocoton pour leurs commentaires.
    Peu à peu tous ces grands de la chanson partent pour le pays du non-retour ,mais au panthéon de la chanson et dans nos coeurs ils restent bien vivants.
    bel automne en musique et en chansons à tous et « chapeau bas  » madame Cora Vaucaire

    Un amoureux des mots et des jolies notes
    Jean mi

    Le pays du NON retour bien sûr !! merci d avoir rectifié
    tendresse
    jean mi

    • J’ai eu le bonheur de la voir chanter en personne lors de sa dernière tournée en sol québécois. Toute menue sur la scène et de blanc vêtue, elle bien devait avoir dans les quatre-vingt ans passées… La voix était sans doute un peu chevrotante mais l’émotion qui se dégageait de ses interprétations y gagnait en intensité…
      Elle faisait plus que chanter, elle vivait ses chansons… Une chanson interprétée par Cora Vaucaire devenait une autre chanson, sa chanson à elle et semblable à aucune autre.
      Voilà le souvenir que je garderai d’elle !

  8. Lise dit :

    Trois petites notes de musique, la-la-la-la-la-la-la-la-la-la-la… ça y est, je l’ai dans la tête pour toute la journée, c’est sûr !

    Une douce mélodie qui porte à penser…

    Bonne journée Pierre !

  9. Melocoton dit :

    Un des plus beau poème de Prévert dit par cette très grande dame de la chanson française :

    Rappelle-toi Barbara
    Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
    Et tu marchais souriante
    Épanouie ravie ruisselante
    Sous la pluie

    http://www.4shared.com/audio/XAMbFspC/13-Barbara.html

    • Magnifique en effet, ce poème de Prévert.
      Mais c’est un texte pourtant né de circonstances bien douloureuses puisqu’il se réfère aux 165 bombardements subis par la ville de Brest entre le 19 juin 1940 et le 18 septembre 1944. Peut-être avait-il plu sur Brest cette journée-là mais rien à voir avec cette pluie de « feu et de sang » reçue la veille sur la ville !

      Barbara

      Rappelle-toi Barbara
      Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
      Et tu marchais souriante
      Épanouie ravie ruisselante
      Sous la pluie
      Rappelle-toi Barbara
      Il pleuvait sans cesse sur Brest
      Et je t’ai croisée rue de Siam
      Tu souriais
      Et moi je souriais de même
      Rappelle-toi Barbara
      Toi que je ne connaissais pas
      Toi qui ne me connaissais pas
      Rappelle-toi
      Rappelle-toi quand même ce jour-là
      N’oublie pas
      Un homme sous un porche s’abritait
      Et il a crié ton nom
      Barbara
      Et tu as couru vers lui sous la pluie
      Ruisselante ravie épanouie
      Et tu t’es jetée dans ses bras
      Rappelle-toi cela Barbara
      Et ne m’en veux pas si je te tutoie
      Je dis tu à tous ceux que j’aime
      Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
      Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
      Même si je ne les connais pas
      Rappelle-toi Barbara
      N’oublie pas
      Cette pluie sage et heureuse
      Sur ton visage heureux
      Sur cette ville heureuse
      Cette pluie sur la mer
      Sur l’arsenal
      Sur le bateau d’Ouessant
      Oh Barbara
      Quelle connerie la guerre
      Qu’es-tu devenue maintenant
      Sous cette pluie de fer
      De feu d’acier de sang
      Et celui qui te serrait dans ses bras
      Amoureusement
      Est-il mort disparu ou bien encore vivant
      Oh Barbara
      Il pleut sans cesse sur Brest
      Comme il pleuvait avant
      Mais ce n’est plus pareil et tout est abimé
      C’est une pluie de deuil terrible et désolée
      Ce n’est même plus l’orage
      De fer d’acier de sang
      Tout simplement des nuages
      Qui crèvent comme des chiens
      Des chiens qui disparaissent
      Au fil de l’eau sur Brest
      Et vont pourrir au loin
      Au loin très loin de Brest
      Dont il ne reste rien.

      Jacques Prévert, Paroles

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