Les bourgeois, c’est comme les cochons
La chanson « Les Bourgeois » a été écrite par Brel en 1961 mais publiée seulement en 1962 sur un 33 tours dont la chanson constitue la pièce de résistance. Son texte témoigne du grand talent de parolier de Brel : évolution temporelle dans une unité de lieu, le texte doit en grande partie sa force à son refrain. Le leitmotiv change de sens à mesure que le contexte évolue.
« La grosse Adrienne de Montalant » fait référence à la tenancière d’un café populaire dans les années 60 à Mouscron (ville francophone de Belgique située en Région wallonne). Adrienne du Mont-à-Leux. Brel a modifié le nom réel pour faciliter la rime.
Avec sa chanson « Les bourgeois » Brel rompt en quelques sorte avec ses précédentes chansons dont la portée était, jusque là, presque essentiellement poétique. Le Brel sarcastique et presque caustique que l’on retrouvera dans certaines de ses chanson ultérieures (Les Bigotes, Les Flamandes, Ces gens-là, etc…) vient de naître.
Les Bourgeois – Jacques Brel
(version gravée chez Barclay au début des années 70)
Les bourgeois (Jacques Brel – 1961)
Le cœur bien au chaud
Les yeux dans la bière
Chez la grosse Adrienne de Montalant
Avec l’ami Jojo
Et avec l’ami Pierre
On allait boire nos vingt ans
Jojo se prenait pour Voltaire
Et Pierre pour Casanova
Et moi, moi qui étais le plus fier
Moi, moi, je me prenais pour moi
Et quand vers minuit passaient les notaires
Qui sortaient de l’hôtel des « Trois Faisans »
On leur montrait notre cul et nos bonnes manières
En leur chantant :
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient…
Le cœur bien au chaud
Les yeux dans la bière
Chez la grosse Adrienne de Montalant
Avec l’ami Jojo
Et avec l’ami Pierre
On allait brûler nos vingt ans
Voltaire dansait comme un vicaire
Et Casanova n’osait pas
Et moi, moi qui restais le plus fier
Moi j’étais presque aussi saoul que moi
Et quand vers minuit passaient les notaires
Qui sortaient de l’hôtel des « Trois Faisans »
On leur montrait notre cul et nos bonnes manières
En leur chantant :
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient…
Le cœur au repos
Les yeux bien sur Terre
Au bar de l’hôtel des « Trois Faisans »
Avec maître Jojo
Et avec maître Pierre
Entre notaires on passe le temps
Jojo parle de Voltaire
Et Pierre de Casanova
Et moi, moi qui suis resté l’plus fier
Moi, moi je parle encore de moi
Et c’est en sortant vers minuit, Monsieur le Commissaire
Que tous les soirs, de chez la Montalant
De jeunes peigne-culs nous montrent leur derrière
En nous chantant :
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient…
Lire la biographie de Jacques Brel
Autres chansons de Brel à écouter sur le site « J’ai la mémoire qui chante » :
- Jacques Brel – Ne me quitte pas
- Jacques Brel – Amsterdam
- Mortimer Shuman – Amsterdam
- Jacques Brel – Quand on a que l’amour
Quelques autres chansons à écouter sur « J’ai la mémoire qui chante » :
- James Ollivier – Je n’aime pas dormir (Jean Cocteau)
- Jehan Jonas / La Moule
- Jean-Marie Vivier, un auteur-interprète méconnu
- Avec nos yeux – Gilles Vigneault / Claude Léveillée
- Des filles il en pleut – Jacques Douai
- Simone Bartel – A Sainte-Savine (Pierre Mac Orlan)
- La rue s’allume – (L’odeur des roses)
- Jacques Douai – L’amour de moy
- Au clair de la lune
- Jean Arnulf – Point de vue
- Aristide Bruant – A la Roquette (Alexandre Zelkine)
- Raymond Souplex – La biche au bois
- Guy Bontempelli – Ma jeunesse fout l’camp
- Charles Trenet – La mer
- FREHEL – Où est-il donc
- Edith Piaf (Gilles) – Les Trois Cloches
- Mouloudji – Un jour tu verras
- Georges Brassens – « Le Petit Cheval blanc » et « La Corde »
- Boris Vian – Le Déserteur
- Des chansons d’amour oubliées
- Verlaine – Chanson d’automne
- Pauvre Rutebeuf – Léo Ferré
- Victor Hugo – Vieille chanson du jeune temps
- Jean-B. Clément – Le temps des cerises
- Serge Reggiani – La Chanson de Maglia (Victor Hugo)
- Rimbaud – Les poètes de sept ans (Léo Ferré)
Liste complète des chansons déjà publiées sur cette page
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[…] La langue est vivante par l’usage qu’on en fait, et la normalisation grammairienne ne résiste pas aux SMS, aux ré-inventions perpétuelles des générations qui veulent marquer leur particularité pour ne pas ressembler aux bourgeois. […]
La version proposée en audio n’est pas l’originale disque mais la version proposée par Barclay à partir des années 70
Merci je vais faire la correction…
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La pertinence sociale et politique de cette chanson m’étonnera toujours. Vive la chanson (de Brel……)
Merci.
Ce fut la première chanson qui m’a permis d’exprimer mon petit côté rebel à l’époque, l’époque des bérets, des foulards, de l’existentialisme et des gauloises (mais je en fumais pas), ah! la belle époque où nous croyions être capable de changer le monde..!